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: Entretien avec Catherine Graindorge et Bernard Van Eeghem

réalisé le 21 mai 2007

Pourquoi le titre Rari Nantes?


C'est extrait d’une phrase de L'Enéide de Virgile : Apparent rari nantes in gurgite vasto. C’est le moment où les Troyens perdent tous leurs biens en mer. Qu’est-ce qui reste quand on perd tout ? Notre identité, nos origines, les traces de notre passé restent toujours ancrées en nous. Nous restons avec nous-mêmes, c’est-à-dire l’essentiel. Tout est inscrit !


Dans votre spectacle précédent Nil nisi bene, vous parliez de la fin des choses, ici vous abordez la thématique de l’origine. Pourquoi aborder ces sujets qui touchent de très près à la vie?


Que peut-on dire du Néant qui précède notre naissance et dans lequel nous retournerons à notre mort ? Rien.
La fin et l'origine de notre vie nous échappent totalement. Mais les circonstances, le lieu de notre naissance ont une incidence sur notre existence tout comme l'existence que nous menons, les traces que nous laissons marqueront notre fin d'une certaine manière.
Dans Nil nisi bene, le point de départ était la mort. Un jour, en nous promenant au marché aux Puces, nous avons trouvé une valise remplie de documents qui appartenait vraisemblablement à une femme peut-être morte. Et nous sommes partis sur ses traces.
Pour Rari Nantes, le point de départ était la naissance, l'origine des choses. On vient tous d’une mère et d’un père. Quelles traces ça laisse dans la vie de chacun ?


Le spectacle est construit comme une enquête dans laquelle vous cherchez des pistes, des pièces à conviction… Pourquoi avoir choisi cette voie ?


Cette forme s’est imposée d’elle-même parce que quand on recherche des informations dans notre mémoire, on tente de reconstituer chaque événement avec le plus de détails possibles. Comment cela s’est passé ? Où était-ce ? Quand ?
Chacun raconte un moment particulier qui a eu une incidence marquante au sein de l'histoire de l'autre. Bernard est né sous X, il ne connaît pas ses parents biologiques ; moi je suis la fille d'un homme connu, mon identité a été largement rendue au public. Quelles interrogations cela suscite ? Qu'est-ce qui nous rapproche ? Qu'est-ce qui nous éloigne ?


Catherine, tu es musicienne ; Bernard, tu es plasticien mais vous n’intervenez pas à ces titres-là dans le spectacle. Pourquoi ?


Dans le spectacle précédent Nil nisi bene, Catherine jouait au violon pendant que je faisais une sculpture avec de la viande hachée. Cela s'est imposé à nous. On ne va pas refaire la même chose dans Rari Nantes si ce n'est pas une nécessité. Mais on verra bien, tout peut encore évoluer !

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