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Parasites

mise en scène Philippe Calvario

: Les choix nommés désirs

Je viens de finir la mise en scène de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce au théâtre National Drama de Ljubljana (Slovénie) en partenariat avec Culture France. J’ai rencontré là bas cinq acteurs formidables, des artisans du théâtre pour qui jouer est indissociable de l’élan d’une troupe entière d’acteurs engagés au sein d’un théâtre National.
L’envie implacable de faire des spectacles pour rassembler une troupe d’acteur, un élan des désirs et des forces est devenue extrême après cette expérience. Il se trouve que j’avais choisi le texte Parasites il y a déjà plus d’un an, tout d’abord pour sa force essentielle et radicale mais aussi pour recentrer mon travail autour d’acteurs que je connais depuis longtemps maintenant et avec qui j’ai déjà fait plusieurs spectacles. Pas du tout innocent de s’être plongé il y a quelques mois dans l’écriture de Lagarce et maintenant dans celle de Mayenburg : deux auteurs contemporains majeurs, se rejoignant dans le désir d’écrire pour un groupe d’acteur (Cie de La Roulotte d’un côté et Schaubhüne de l’autre).
Tandis que Lagarce étire la parole, Mayenburg la condense minutieusement et implacablement : c'est dans cette concision qu'elle prend toute sa force tragique, sadique mais aussi ironique. Comme si les sentiments évoqués devaient toujours formés une sorte de ballet « joyeusement désespéré ».
Je monte ce texte autour de ces cinq acteurs : Manuel Blanc, Sophie Tellier, Julie Harnois,Eric Gueho... et moi même finalement. Malgré les apparences ce texte n’est pas morbide ou alors il faut aussi dire que vivre est morbide. Il faut dire aussi de Mayenburg que c’est un auteur majeur de notre siècle et que l’enjeu de son écriture me semble essentiel aujourd’hui.
Cet enjeu, dans Parasites, est de montrer des êtres qui décident de rester debout alors que tout autour d'eux s’écroule lentement,que leur confiance en l’autre et en eux même s’amenuise jours après jours. Rester debout alors que leurs forces vives les abandonnent minutes après minutes. Rester debout quand leurs désirs doivent être de plus en plus calibrés, dealés, contrôlés.
Et enfin, ne pas se soumettre. Refuser de dompter son désir parce qu’il n’y aura jamais aucune force capable d’anéantir un désir : c’est la seule chose qui restera quand tout autour se sera effondré : et c’est bien de tout cela dont parle cette pièce.

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