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Mort d'un parfait bilingue

+ d'infos sur le texte de Thomas Gunzig
mise en scène Benoît Verhaert

: Le roman

Le roman nous raconte l’histoire d’un homme qui sort d’un long coma. Il a perdu la mémoire, ainsi que l’usage de la parole. Il est cloué au lit.
Très vite il ressent de la part du personnel médical une antipathie profonde à son égard. Certains officiels ainsi que l’un ou l’autre paparazzi semblent lui accorder beaucoup d’intérêt. Les causes de son hospitalisation sont apparemment classées « secret d’état ». Qui est-il, qu’a-t-il fait, que lui est-il arrivé sont autant de questions que notre héros anonyme se pose sans relâche.
Petit à petit, son état s’améliorant, des bribes de souvenirs lui arrivent dans le désordre de son cerveau inondé de thérapie chimique.
Il se souvient d’abord d’une jeune starlette de variétés qu’il aimait.
Il se souvient d’une explosion, d’une guerre. Une guerre floue, sans ennemi précis, une guerre mise en scène, hyper médiatisée et sponsorisée par de gros annonceurs.
Il se souvient qu’il était militaire, enrôlé dans les milices « Pluies d’Automne » du commandant Naxos pour assurer la sécurité de la chanteuse pendant sa tournée sur le front.
Il se souvient qu’il n’avait pas toujours été militaire, avant d’être à l’armée il vivait au jour le jour dans une banlieue pourrie.
… Je savais détourner de l’argent, couper la cocaïne avec de la poudre à lessiver, je pouvais orienter le touriste le plus exigeant sur le modèle de fille qu’il voulait. Il voulait une rousse, je fournissais la rousse. Il voulait une brune, je fournissais la brune. Une borgne ? Pas de problème. Une obèse ? Pas de problème. De vraies salopes jusqu’au plafond, je pouvais en fournir. J’aurais pu décrocher un doctorat en coups fourrés. Mais tuer des gens, ça j’évitais, fallait vraiment que je ne puisse pas faire autrement… (extraits)


Et pourtant il va tuer, il va même commettre le meurtre le plus immonde qu’on puisse imaginer, et il va le faire sans trop savoir pourquoi : par sadisme ? par amour ? par conformisme ? Difficile à dire.
Il y a dans cette histoire quelque chose de L’Etranger de Camus qui a tué parce qu’il y avait du soleil. Ici, notre héros tue peut-être parce qu’il fait froid.
Mais ici, personne ne le condamne, on étouffe l’affaire, c’est encore plus simple.
De toute façon, qui pourrait le juger dans ce monde déréglé ?


Ce premier roman de Thomas Gunzig est un coup de maître. On ne peut pas ne pas penser en le lisant à L’Amérique de Kafka, ou à Céline. Mort d’un parfait bilingue est en effet une sorte de « Voyage au bout de la nuit » moderne. C’est un roman de guerre et cette guerre est « moderne » en ce sens qu’elle est aussi l’enjeu d’une autre guerre : celle des télévisions et de la course à l’audimat.

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