Les 6 personnages de Mister Monster ne sont pas définis par leurs noms, par leurs fonctions ou encore leurs textes puisqu'ils ne leur préexistent pas de manière définitive. Ils s'inventent à partir du point de vue, de la posture de chacun des interprètes sur l'histoire de Valentin et Orson et de leurs propres expériences. Ils prennent vie par les liens qu'ils entretiennent entre eux.
Tous les interprètes évoquent par leur personnage double, la dualité de Valentin et Orson alors même que Valentin et Orson sont joués par un seul acteur. Chaque interprète compose à la fois un faune fantastique et un personnage de la ville, à l'exception de Pierre.

LES PERSONNAGES DE LA VILLE
Chaque personnage reste au plus près de la personnalité de l'interprète et se calque dessus. Chacun a d'ailleurs donné son prénom à celui qu'il incarne. Il y a donc Olivier, Jörg, Jambenoix, Cille, Chiharu et Pierre. Tous sont tirés à quatre épingles, cheveux coiffés et lissés : Les femmes n'ont pas de poils, ni sur les jambes, ni sous les aisselles ; les hommes sont rasés de près. La peau brillante et lisse. Ils sont tous glabres. Ils sont dans le réel et le quotidien. Dans le présent. «Ils ne jouent pas», ils sont : chaque individu gardant sa singularité. Ils ont l'habitude de se réunir pour s'interroger et se poser des questions sur l'ailleurs, sur l'endroit où ils ne sont pas. Ils vivent face à un tableau représentant la forêt qui n'est rien d'autre qu'une petite fenêtre sur le monde. Ils se savent dans un monde clos, fini, limité et devisent, transgressent, projettent et tentent des expériences à l'intérieur de ce tableau pour construire une fiction qu'ils veulent appliquer au réel. Les personnages constituent une petite société où les codes du langage, les statuts et les jeux de pouvoir remplissent la vie quotidienne.

LES FAUNES FANTASTIQUES
Mi-homme, mi-animal, mi-dieu ?
Ils ne se distinguent pas clairement. Ils sont à la fois homme, animal et dieu. Hybrides. Hors normes. Leurs visages n'apparaissent pas non plus. On distingue tout de même un oeil, un regard. Leur bouche est parfois dans des endroits inattendus. Ils mangent. Ils absorbent les esprits et digèrent les pensées. Ils inquiètent. Et entre eux se tissent des liens. Habitants de la forêt, les faunes fantastiques se déplacent de manière acrobatique. Ils vivent à l'intérieur du tableau. Êtres étranges, êtres de la nuit. Ils expriment dans leur corps l'étrangeté de l'inconnu, le mystère de l'animalité. Ils appartiennent à la catégorie des êtres à poils, dont l'attribut incarne symboliquement la force sauvage et vitale.