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Mister Monster

mise en scène Philippe Eustachon

: L’espace double

L'espace dans lequel Mister Monster se déroule est constitué de deux espaces distincts, voire même « contradictoires » qui se superposent et se succèdent dans la profondeur du plateau et s'opposent entre eux dans leur conception.


LA VILLE
Au premier plan et au sol, une bande traversant de mur à mur l'ouverture du plateau à la matière brillante, miroir argenté, l'espace de « la ville ». Une torche brûle. On pense à Dubaï.
Proche du public, sans profondeur, cet espace contraint les corps et oblige à une gestuelle hachée, plane, étriquée. Il est séparé avec l'autre espace, celui de la forêt par une frontière invisible, un mur transparent, un cadre. Comme dans une académie, on y observe, on y parle, on y fait des commentaires, on se pose des questions et on imagine des réponses sur ce que l'on voit dans l'autre espace. Les personnages y fabriquent le conte, l'homme sauvage, le transmettent et le racontent aux spectateurs. Cet espace est l'espace du réel, du présent, du ici et du maintenant, celui des mots et de l'analyse. Il fait la liaison entre le public et l'espace de la forêt, l'espace de la fiction.


LA FORÊT
La forêt occupe la plus grande partie du plateau. Source et reflet de notre imaginaire, elle représente nos rêves, nos désirs, nos fantasmes et aussi notre besoin de mystère, d'inexplicable et d'infini. Ce monde qui s'oppose à la raison. Le monde de l'illusion, de la fiction. C'est un cadre accroché dans le salon, avec des bords, un tableau dans lequel il est possible d'entrer, de pénétrer. Il est possible de se projeter dans la fiction, dans l'imaginaire, de vivre dedans, de le faire vivre et d'intervenir sur le cours de l'histoire. Il est aussi possible de rester devant le tableau pour observer, commenter et analyser ce qui s'y passe, ce qu'on y voit. Les motifs y sont répétitifs, rythmés et verticaux. Ils se déploient dans la profondeur et la hauteur. Cette zone est éloignée des spectateurs et semble infinie. C'est une trame graphique qui met en valeur les mouvements.
Dans cet espace, les corps sont libérés du regard et de la parole. Ils n'ont pas de visage. Ils apparaissent seulement comme des masses d'énergie dont la fluidité et le mouvement n'est que matière mouvante sensible. C'est ici que vivent les faunes fantastiques, êtres inventés de toute pièce, mi-humains, mi-animaux, ni hybrides, ni extra-terrestres. Dans l'espace de la forêt, le langage est multiple, visuel, physique, chorégraphique, sonore. Les faunes fantastiques, Orson et des intrus en sont les principaux protagonistes. Le foisonnement des sons, les cris et les bruits organiques qui constituent cet espace propice au fantastique rythment les différentes séquences qui s'y déroulent.

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