Le roman Les Amantes (1975) est écrit sur le modèle des contes bucoliques décrivant les amours pastorales et les splendeurs de la nature; mais tant les décors idylliques et les jeunes gens qui s’y battent servent de base narrative à l’oeuvre, tant ils sont démantibulés, écrasés et employées à leur propre implosion. La beauté et la naïveté apparente deviennent les outils de mise à nu et de dénonciation d’une humanité obsédée par le pouvoir qui collabore à la gangrène et l’horreur de ses structures affectives et sociales.

Dans un style syncopé et sarcastique défiant les lois de la grammaire, cet écrit prend la forme d’une sorte de manuel de bonne conduite de la femme pour atteindre la réussite : comment elle doit choisir son mari, mériter son foyer, se taire, exploiter son corps et se protéger des rêves. Une autopsie méticuleuse des rapports homme-femme et du langage amoureux pour une critique au vitriol du comportement humain qui décape largement, de l'intime microscopique à la macro-économie.

Dans le milieu de la petite bourgeoisie autrichienne rurale, le bon exemple Brigitte travaille à un mariage garant d'une réussite sociale et économique, le mauvais exemple Paula s'obstine à vouloir être indépendante et à trouver l'amour ; deux destins mis en regard, les paris sont ouverts...