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La Rosa Blanca

+ d'infos sur l'adaptation de Maryse Aubert ,
mise en scène Adel Hakim

: Contexte géopolitique de La Rosa Blanca

Les références historiques contenues dans le texte de B. Traven situent notre histoire vers 1912- 1913.


A Xalapa, le Gouverneur est issu de la Révolution mexicaine


La Révolution de 1910 vient de chasser le vieux dictateur Porfirio Díaz qui a gouverné le Mexique d’une main de fer pendant près de 30 ans. Son régime a favorisé l’expansion des grands propriétaires terriens et l’installation des compagnies étrangères, américaines et européennes sur le sol mexicain.
L’insurrection éclate, portée notamment par deux figures emblématiques : au Nord, Pancho Villa et au Sud Emiliano Zapata qui entreprend par la force la restitution des terres spoliées sous le régime porfiriste.
Ce chaos menace les gros intérêts pétroliers des Etats-Unis en pleine expansion au Mexique. Les Anglais ont aussi des concessions dans la zone pétrolifère qui longe le Golfe du Mexique, et une concurrence impitoyable fait rage. Les Etats-Unis se jettent dans la bataille, en manipulant les uns et les autres par des livraisons d’armes ou des embargos, et même des interventions armées en territoire mexicain.
De leur côté, les chefs révolutionnaires se trouvent dans un chassé-croisé d’alliances, de trahisons et d’assassinats, et conduiront des centaines de milliers de Mexicains à la tuerie.
Le dictateur Huerta, propulsé par les Etats-Unis, est assez vite chassé par les forces rebelles. Dès lors, entre hommes forts de la bourgeoisie libérale et chefs militaires, les gouvernements se succèdent au rythme des coups de force et des pronunciamientos. La guerre civile durera jusqu’en 1918, mais l’état d’insurrection sanglante durera encore des années après les assassinats de Pancho Villa et Emiliano Zapata.


Les habitants de l’hacienda Rosa Blanca sont Totonaques


Les Totonaques font partie du monde Maya. Au début de notre ère, leur peuple et leur culture rayonnaient au centre du Mexique. Leur mode de vie est basé sur l’agriculture, avec une place prépondérante, quasi mystique, du maïs. Aujourd’hui sa population s’étend depuis la côte du Golfe du Mexique, dans l’Etat de Veracruz, jusqu’à la région montagneuse de la Sierra de Puebla.
Au XIIIe siècle, les Aztèques les combattent puis les asservissent cruellement ; c’est pourquoi, lorsque l’Espagnol Hernan Cortès débarque à Veracruz, les Tononaques s’allient au Conquistador pour anéantir la civilisation aztèque.
A leur tour, les Totonaques seront eux-mêmes asservis par les Espagnols.
Ceux qui vivent dans les régions isolées de la Sierra ont réussi à garder bien vivantes leur langue, leur culture et leurs traditions. Malgré la Révolution mexicaine, ils n’ont pu récupérer que des miettes de leurs terres ancestrales et de leurs droits de citoyen.
Ils font l’objet de fortes discriminations et sont marginalisés. Les jeunes se ruent vers le mur, frontière d’acier de 1200 km, qui sépare le Mexique des Etats-Unis.
Leur agriculture traditionnelle, protégée en principe par le droit international des Peuples Indigènes, est fortement menacée tout alentour par les vastes cultures d’OGM qui transforment leurs semences par pollinisation.
Les Totonaques luttent aujourd’hui pour leur survie, portés par l’héritage du révolutionnaire mythique : Emiliano Zapata, en liaison avec leurs voisins, les zapatistes du Chiapas.


Les ambitions pétrolières de la Condor Oil Compagnie au Mexique


Dés le début du XXe siècle, les compagnies américaines acquièrent des concessions pétrolières dans les pays voisins. Il y a pourtant encore beaucoup de pétrole aux Etats-Unis. Au Texas, après la découverte de gros gisements, de nouvelles compagnies se développent.
Mais, d'une façon générale, les grandes compagnies préfèrent prospecter et produire à l'étranger pour ne pas avoir à respecter les mesures qui protègent leurs concurrents de petite taille.
De plus, pour économiser le pétrole national, le gouvernement fédéral impose aux producteurs nationaux de n'ouvrir le robinet des puits qu'une partie de la semaine.
Les grandes compagnies partent donc chercher ailleurs des gisements à gros rendement, de façon à vendre aux États-Unis un pétrole bon marché avec une très grosse marge bénéficiaire.
C'est encore leur politique aujourd'hui.

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