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La Pluie d'été

+ d'infos sur l'adaptation de Lucas Bonnifait ,
mise en scène Lucas Bonnifait

: Les Thèmes dramaturgiques

Avec ce spectacle, j’ai voulu aller à l’essentiel de ce qui me semble être le théâtre : des gens ra-content une histoire à d’autres gens.
Cette histoire, en l’occurrence La Pluie d’été de Marguerite Duras, est traitée sous la forme d’un mythe, et ce qui m’a intéressé avant tout dans cet aspect mythologique c’est son développement vers le sacré.
Partir de ce point de départ « normal » et arriver à quelque chose qui est en dehors des choses ordinaires, banales, communes.


Tous les thèmes du mythe sont ici réunis :
- Le héros / L’enfant merveilleux (Ernesto)
- Les éléments (l’eau/ la pluie évidemment et la Seine, le feu/ Jeanne en est obsédée, le territoire sacré/ l’arbre, le vent/les sentiers et l’autoroute en sont sans cesse balayés)


Comment raconter un mythe?


Je veux créer une sorte de parallèle / mise en abyme entre le spectacle qui est de l’ordre du rituel et le mythe raconté dans l’histoire qui ne peut exister que grâce à ce rituel.
En premier lieu, je me suis donc appuyé sur les comédiens, en les laissant dire le texte avec pour seul consigne de ne rien savoir.
Avec en fond, encore une fois, cette idée du mythe, accepter que le texte porte en lui une force, sur laquelle on peut s’appuyer et grâce à laquelle nous arriverons à dévoiler le discours de ce texte.


« Le discours n’est guère plus que le miroitement d’une vérité en train de naître à ses propres yeux. »
M. Foucault


Je m’appuie également sur une théorie du mythe développé par l’anthropologue René Girard, la théorie mimétique. Elle donne une explication rationnelle de la genèse du mythe. Selon lui, le mythe raconte, d’une façon déformée, un évènement réel à l’origine de l’ordre social qui régit la communauté, cet évènement étant l’expulsion ou le meurtre d’une victime au cours d’une crise de violence généralisée. Ce meurtre a ramené la paix d'une façon qui semble mystérieuse aux yeux des individus et la victime apparaît tout à la fois comme responsable de la crise terrifiante - c'est dans cette conviction qu'on l'a éliminée - et comme ayant apporté la paix miraculeuse qui a suivi son meurtre : ses pouvoirs apparaissent comme transcendants, elle est ainsi divinisée.


Je me suis servi de cette notion de mimétisme pour ma disposition quadri-frontale et pour la lumière qui éclaire autant les acteurs que les spectateurs et qui peu à peu se complexifie.

Par ce biais, le spectateur se trouve au coeur de ce processus rituel.

Lucas Bonnifait

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