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L'Echange

+ d'infos sur le texte de Paul Claudel
mise en scène Bernard Levy

: Présentation

Louis Laine et sa femme Marthe, jeunes mariés, viennent de s’installer en Amérique. Ils gardent la propriété d’un millionnaire, Thomas Pollock Nageoire et de son épouse, Lechy Elbernon actrice minée par le désir et l’alcool. Elle vient exhiber sa beauté nonchalante du côté de leur petite maison. Bien vite, elle séduit le jeune homme tandis que Thomas Pollock, attiré par la simplicité et la sagesse de Marthe propose à Louis de lui acheter sa femme. Chacun devient alors le combustible de l’autre, celui qui le révèle à lui-même. Des personnages pris dans une situation dont la portée philosophique et métaphysique se nourrit des réalités les plus concrètes. À la simplicité de l’histoire s’ajoute la simplicité des questions que Claudel semble poser sans jamais y apporter de réponses univoques : à quoi faut-il renoncer pour aimer, quels deuils faut-il faire pour grandir, l’amour et la liberté sont-ils compatibles, quelle part d’engagement est nécessaire, la liberté absolue peut-elle être autre chose qu’un rêve ? Ecrite en 1893 aux Etats-Unis et reprise dans une deuxième version en 1951, Paul Claudel allie dans L’échange une hétérogénéité de ton et de langue et y déploie l’énergie impitoyable du verbe. Il parvient par la simplicité de l’action et des situations, à ancrer le tragique dans le quotidien. Se crée alors une étonnante proximité entre ses personnages et nous-mêmes. La question religieuse et strictement chrétienne s’efface pour céder la place à une interrogation plus vaste sur le désir et sur le caractère illusoire des alternatives trop simples : la maman ou la putain, l’argent ou l’amour, le matérialisme ou l’idéalisme. La très grande musicalité de cette oeuvre exige une distribution qui relève du quatuor comme Claudel le disait lui-même : « Plutôt que d’un échange, il me semble qu’il s’agit d’un concert. De même que dans un concerto la valeur du violon ou de l’alto est provoquée, poussée à son plein exercice, par le dialogue de l’autre violon et du violoncelle ». Aline Le Berre, Audrey Bonnet, Pierrick Plathier et Pierre-Alain Chapuis seront ce quatuor d’exception. En 1999, Bernard Lévy montait une première fois L’échange. Lui et ses collaborateurs mêlent aujourd’hui dans leur travail : abstraction symbolique, naturalisme cinématographique et une théâtralité affichée. Avec une liberté scénique qui puisse emprunter aussi bien au cinéma qu’à Racine, Bernard Lévy désire faire « réentendre la violence et la cruauté du texte claudélien, mais aussi son humour et sa sensualité ». Il aime mettre en scène les classiques, il nous l’a remarquablement fait entendre avec sa dernière mise en scène : En attendant Godot. Amour qui ne signifie pas qu’il reproduit l’oeuvre avec un sens et une esthétique définis mais au contraire qu’il la veut vivante. Un respect pour le répertoire qui laisse place à la création, à notre actualité et à notre intime réception.

Programme de saison 2010-11 - MC2 : Grenoble

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