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A notre insu

+ d'infos sur le texte de Michel Laubu
mise en scène Michel Laubu

: Propos de l'auteur

Enfant je restais longtemps occupé à désarticuler des lampes de poche et à en réorganiser les précieux éléments sur des boîtes à chaussures. J’aimais et j’aime toujours cette poésie-là, cette confrontation entre l’objet étrange créé et la quotidienneté des éléments qui le composent. Le système terminé se révélait toujours complètement inutile, mais devait pourtant être en état de marche. Ces fonctions inutiles stimulaient mon imaginaire : ... «Des règles du jeu» s’installaient, un monde se tissait, prenait forme autour de cet «événement». Se structurant, associant d’autres objets simples ou transformés, un autre monde naissait ; avec une autre logique, sa propre cohérence. Ces nuits-là peut-être où je m’envolais dans le brouillard dense grâce à des couvercles de boîtes à chaussures fixés aux avant-bras. Très certainement le propre du jeu chez l’enfant. M’intéressent ces moments-là, la trace immédiate qu’impriment ces images, vitalisées par la dérision des éléments utilisés. Je retrouve cette même approche dans mon cheminement de création lors d’un nouveau spectacle. Jamais il ne s’agit de raconter un événement ou une anecdote mais plutôt de découvrir un monde, au sein de nos objets quotidiens. D’abord, pendant plusieurs mois, il faut rassembler les objets qui seront de cette aventure. Selon des codes définis (couleur, matière, origine...) ou selon des critères plus aléatoires, inexplicables, les objets transformés ou non prennent leur place dans l’inventaire. À tout moment, associer une recherche rigoureuse (symboles, archétypes, iconographies...) et canaliser ainsi une approche ludique des objets, tant dans leurs transformations que dans leur mise en espace. Tout ce petit monde s’organise sans avoir encore le souci de ce qui sera montré, «raconté» dans le spectacle. Tout doit d’abord fonctionner. Nous sommes alors en présence d’un «microcosme en état de marche». Le spectacle s’inscrira comme un condensé de cette vie-là... La narration et la dramaturgie ne seront pas linéaires, puisqu’elles devront trouver leurs chemins dans cette forêt où les arbres, bien enracinés, ne peuvent être déplacés pour servir un récit. C’est cette traversée de la forêt qui m’intéresse.

Michel Laubu

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