Cadre spatio-temporel

3 générations se succèdent au cours de la pièce.
La pièce est ancrée dans le monde contemporain (la télévision, le cinéma, le téléphone… ) mais ce ne sont que de petites touches qui n'enlèvent pas la dimension plutôt intemporelle de l'œuvre.
Les lieux ne sont pas très importants. Certaines scènes se déroulent en intérieur, d'autre en ville ou dans des lieux publics.
Le seul lieu qui ait un rôle dramaturgique est la rue de la deuxième partie dans laquelle Cookie se fait écraser et où se situe malheureusement le chocolatier.

Résumé

Partie I : le bûcher
Trois sœurs jumelles : Claudette, Claudine, et Claudie. Elles sont folles. « Trois triplées : trois folles ». Claudine fait des biscuits qui ne sont pas bons. Claudine parle à ses biscuits. Chez son thérapeute, Claudine s'invente une vie qu'elle n'a pas vécue. Claudie quant à elle est la marraine de Gabriel, mais elle n'en a pas envie. Claudie a contraint le facteur à lui faire un enfant. Elle ne l'a pas dit à ses sœurs. À la naissance de cet enfant, elle l'a envoyé par la poste avec un biberon à la plus belle maison du village. Claudette, enfin, est la mère de Gabriel. Quand Gabriel n'est pas sage, elle l'enferme dans une cage. Mais Gabriel s'enfuit et met le feu à la maison.

Partie II : les dragons
Clément est un joueur invétéré. Carole, elle, se rend à une soirée de cartes du club social de la paroisse pour se changer les idées après la perte de son chat. C'est là qu'ils se rencontrent et décident d'aller jouer de leur côté à un jeu de rôle, Des dragons et des rois. Et leur histoire d'amour débute sur fond de vendredis soirs au cinéma, jusqu'à ce que Clément prépare une surprise pour Carole, dans l'espoir de lui avouer qu'elle « lui mettait le feu au ventre ». Mais la surprise est ratée, et Carole nous dévoile son histoire : elle a été reçue par la poste, avec un biberon. Alors Carole pour consoler son chagrin s'achète une tarentule et Clément de son côté s'achète une plante. Ils se réconcilient et on apprend alors que Clément a été retrouvé dans les décombres d'un incendie au milieu de trois femmes mortes.

Partie III : la fièvre
Caroline, la fille de Carole et Clément, est attirée par les tueurs en série. Ça l'excite sexuellement, malgré elle. Elle tente d'échapper à cet attrait malsain mais en vain. Et lorsqu'un meurtrier se met à rôder sur la ville, elle se précipite vers lui et devient « un bûcher. Une brûlure. Un brasier. ». Le lendemain, elle tente d'oublier mais Caroline est enceinte. Elle accouchera de triplées...

Structure

3 parties distinctes, dont les titres évoquent toujours le thème de feu et l'évolution de la pièce au fur et à mesure des « fautes originelles » commises par les protagonistes : le bûcher, les dragons, la fièvre.
Nous comprenons au fur et à mesure de la lecture, par de petits indices, le lien entre les personnages.
L'ensemble est bref, rapide.

Thématiques

Une saga inter générationnelle qui nous parle d'héritage, de famille, d'amour, de filiation, de perdition et de solitude.
On comprend donc dans les titres de la pièce et de chacun des actes la récurrence du thème du feu. Chaque partie illustre une génération, et tout semble se répéter à l'infini, un peu à l'image d'une malédiction antique.

Personnages

3 générations intimement liées se succèdent :
- 3 Sœurs jumelles Claudie, Claudine et Claudette : elles manifestent une folie, comme déclinée en trois versions.
- Clément est le fils de Claudette. Il va rencontrer Carole qui a perdu son chat Cookie. Le couple est fragile et solitaire.
- Caroline est leur fille, elle aura une aventure d'un soir avec un tueur en série surnommé « le marteau » et tombera enceinte de triplées.

Langue

Le style est simple. Trop simple pour laisser indifférent. Volontairement, David Paquet laisse surgir la simplicité et l'authenticité des personnages à travers une écriture lapidaire et crue.
L'originalité de l'écriture réside également dans une suite de petits monologues. Chaque personnage parle de lui, de manière fugace, et se raconte à travers de petits actes du quotidien, anodins ou loufoques, mais présentés toujours avec une même indifférence. La première personne domine, ponctuée de quelques dialogues indirects (soit au téléphone, soit rapportés par l'un des personnages.) Les personnages sont en présence mais nous racontent leur histoire au lieu de nous la montrer, de la vivre sous nos yeux.
Il s'en dégage une tonalité singulière et distanciée, un peu merveilleuse et pourtant très crue.

Éléments scéniques

Beaucoup d'images métaphoriques à inventer par une mise en scène évocatrice, poétique (l'enfant dans la cage, le feu de la première partie, la tarentule …) De même, de nombreux lieux sont évoqués mais la plupart des évènements sont racontés par les personnages et le texte ne comporte aucune indication scénique. Cela laisse libre cours au metteur en scène.

Niveau de difficulté

Pas de difficulté de lecture. Le lien entre les trois parties est explicite, on comprend vite dans quel sens l'auteur veut aller.
Les métaphores, et éléments poétiques sont abordables par des élèves de lycée.