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Vaterland : Le Pays du père

+ d'infos sur l'adaptation de Cécile Backès ,
mise en scène Cécile Backès

: Introduction

1942-1948
Un premier récit, en France, celui d’un amour magnifique entre un soldat allemand et une jeune femme française. Derrière cet amour, il y a un terrible secret ; derrière cet amour, il y a un homme qui va se mettre en chasse d’un autre à travers l’Allemagne dévastée.


1982
Un deuxième récit, celui d’un voyage en Allemagne. 35 ans après, le fils du soldat allemand passe la frontière. Derrière ce voyage, il y a la quête d’un père jamais revu depuis l’enfance, le sentiment d’être étranger dans une culture dont pourtant on est issu. Ce périple a donné un récit de voyage écrit par Wenzel à son retour, dans une langue de l’urgence, sans apprêt, précise et brutale. Comme s’il fallait se débarrasser de toute cette violence. Ou n’en rien oublier.


2008
J’ai fait à mon tour le voyage de Jean-Paul Wenzel, fils de soldat allemand. Les mêmes étapes qu’en 1982. Derrière cet autre voyage, un questionnement : qu’est-ce que le lieu d’une origine ? Je songe à ces propos de l’écrivain Cécile Wajsbrot : Oui, c’est bien un aller, et non un retour, vers un lieu d’origine, mais la question sous-jacente est, qu’est-ce qu’un lieu d’origine, et au-delà, qu’est-ce qu’une origine ? Dans quelle mesure elle nous influence, nous détermine, dans quelle mesure elle nous échappe, ou nous lui échappons, que veut dire revenir vers un lieu où on n’est jamais allé ?


C’est cela : derrière ce voyage et ce projet, il y a pour moi la quête d’origines familiales — venues de l’Est. La quête de lieux oubliés, d’images perdues, toutes sortes de traces qui me constituent sans que je sache comment. Tout ce qui me fait prendre des trains vers l’Est depuis longtemps, vers la Lorraine où je travaille et vers l’Allemagne où j’ai joué « La Maison » et où j’ai mis en scène « Cet enfant / Dieses Kind ».
Comme beaucoup d’autres, mon histoire familiale est faite de naissances lointaines, d’exils, de disparitions en fumée. De silences. Comme tant d’autres.



Vaterland raconte le voyage de Jean, jeune musicien de rock, dans l’Allemagne de 1982, à la recherche de son père. Sous une forme étrange, une série de fragments passent d’une période à l’autre, d’une voix à une autre et composent un récit éclaté, à l’image de l’Europe dévastée d’après-guerre. À l’image du journal de voyage d’un jeune homme lui aussi dévasté : un rêve éveillé, écrit rapidement, la tête pleine de musiques — le rock’n’roll anglais est né du souvenir des bombes, a dit quelque part Keith Richards.


On cherche le fantôme du père, et plus loin encore, murs tombés, le fantasme de l’Europe à venir. Il est question d’une quête mais peu à peu, l’objet même de la quête se dissout. Peut-être ce père est-il là, tout près… ?


Cécile Backès


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