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Variations Antigone

+ d'infos sur le texte de Eugène Durif
mise en scène Philippe Flahaut

: Quelques notes avant le plateau

Après « L'Enfant sans Nom », je commande une deuxième écriture à Eugène Durif.


Deuxième risque, deuxième défi...


Quand je lui ai parlé de ce projet sur Antigone, il y a 1 an, j'avais envie qu'il écrive autour des blessures d'enfants, de cette famille des Labdacides qui est née pour disparaître. Cette famille suicidaire qui découvre jour après jour cette route de la mort et l'impossibilité de se retourner.


Laïos tout d'abord qui se fait tuer par son propre fils. Lui-même couchera avec sa mère, qui, avant de se pendre mettra au monde deux fils qui s’entretueront, et deux filles qui se détesteront, dont Antigone qui reste là seule dans son coin à ressasser sans cesse cette histoire de famille.


Comment vivre quand on vient au monde de l'union de sa grand-mère et de son père ?


Antigone, reste là devant les spectateurs venus entendre une fois de plus cette histoire tant de fois racontée. Elle revoit son enfance, n'essaye plus de comprendre. Ses pensées sont hantées par l'histoire de sa famille. Elle sait sa mort proche. Seule Ismène fuira l'extermination.


Eugène Durif a écrit un texte dont le rythme ininterrompu nous mène tout droit vers la tragédie. C'est un seul souffle poétique, une voix intérieure, variations autour d'un mythe qui a déjà intéressé beaucoup d'auteurs. L'Antigone d'Henry Bauchau étant pour moi la plus intéressante.


« Comme enfant on joue à Mourir », nous montre à quel point nous avons du mal à nous éloigner de nos souvenirs d'enfant qui ont fait de nous cet être à deux pattes. Un bouffon vient vous dire, devant le rideau de théâtre, combien il a envie que vous connaissiez simplement, avec des mots d'enfants, cette fable, ce mythe magnifique d'Antigone. Théâtre populaire. Puis le rideau s'ouvre et nous pouvons nous laisser aller à cette poésie enfantine d'Eugène Durif.


Une table, deux chaises qui attendent l'oncle oppresseur et ses deux nièces. A l'extérieur c'est l'émeute d'une victoire annoncée. Quelle victoire ? Celle, guerrière, d'Etéocle ou celle de la révolte d'Antigone ? Elle a peu de temps. Devant elle se dresse les revenants qui l'attendent. Peu de temps pour faire le récit de sa vie, pour enfin désobéir et pour se libérer de tout ce poids qu'elle traine depuis sa naissance.


Je veux que cette Antigone intéresse notre jeunesse. Le théâtre ne doit pas donner des leçons, des conseils, des vérités toutes faites. Il doit interroger, proposer. Je veux que cette Antigone pleine de doutes, de poésie, nous interroge sur notre rôle à jouer sur cette route de la fatalité.


Avant même de commencer les répétitions, je sais que mes comédiens vont me tendre des pièges. Le travail de plateau est fait pour cela. Ensemble nous allons chercher ce qui nous unis autour de cette tragédie. Qu'avons-nous à dire aujourd'hui sur la fatalité ? Qu’est ce qui nous empêche de désobéir ?

Philippe Flahaut

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