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Un Doux reniement

mise en scène Matthieu Roy

: La Scénographie – Gaspard Pinta

A l’origine de chaque spectacle de La Cie du Veilleur, la relation acteur /spectateur est interrogée. L’adaptation de l’Amour Conjugal d’après le roman d’Alberto Moravia (création 2009) nous a permis de proposer une expérience singulière. L’utilisation d’un casque audio pour chaque spectateur a fortement modifié ce rapport : la proximité de la voix, accentuée par une disposition bi-frontale de petite jauge, permet au spectateur de ressentir une très grande intimité avec les personnages.


Un doux reniement est l’occasion d’une double expérimentation : seul avec des acteurs, un spectateur devient le personnage principal d’un récit.
L’enjeu scénographique fût de valoriser cette expérience pour que le spectateur puisse interagir, que ses actions et mouvements modifient les temps de la représentation et déclenchent le déroulement de la narration.
Pour réaliser ce projet, l’idée d’une scénographie qui puisse être traversée nous est apparue évidente pour les possibilités qu’elle offrait en terme d’événements proposés au spectateur.


Après la maquette à Mons, où nous avons testé la représentation en investissant une maison, un nouvel enjeu est apparu : comment créer un univers, ce monde traversé, dans chaque ville de tournée, dans des délais raisonnables.
La solution de construire le décor de façon pérenne pour éviter son montage/démontage nous a semblé nécessaire. Nous avons donc décidé d’utiliser une remorque de poids lourd comme lieu de représentation. Un doux reniement est alors devenu un objet scénographique indépendant. Une fois les rampes d’accès à cette remorque montées et le raccordement au réseau électrique effectué, la représentation peut avoir lieu : devant un théâtre, dans un square, sur un front de mer, sur la place d’un village…


Dans le camion, la scénographie est composée de trois espaces de rencontre avec les acteurs.
Comme dans la narration, la première scène se déroule dans un train, ici représenté par des éléments réels d’un TER : une fenêtre, son fauteuil et sa tablette. Le spectateur s’assoit et le récit commence.
Puis le spectateur est invité à se déplacer vers un deuxième espace.
Alors que le personnage principal traverse un fort état de malaise lors d’une cérémonie de dispersion de cendres, le spectateur, lui, est placé, avec un acteur, dans un petit ascenseur propice à la claustrophobie.
A la fin du récit, la narration convoque des souvenirs de jeunesse. Le spectateur entre par effraction dans la chambre universitaire de son ami Johan Sondergaard, il est mis dans une situation de voyeur d’un temps passé.


La scénographie est ici pensée de manière phénoménologique. Plus que de traverser les lieux décrits par la narration, nous nous sommes attachés à trouver des équivalences spatiales pour générer au spectateur les même états de sensations que ceux traversés par Paul Fragontal.
La scénographie devient alors un voyage sensoriel au service de la narration.

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