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Sujet - Triptyque de la Personne - T3

Christophe Rulhes ( Conception )


: Note de mise en scène

A priori neutre une surface blanche revêt le sol. Elle réfléchit silhouettes et tracés. Un miroir jouant d’opacité renvoie les existants à leur identité propre et réflexive. Ils s’y verront, ils s’y reflètent, ils y sont, prêts en principe pour l’analyse et la distribution du pur et de l’impur qu’un observateur moderne pourrait en faire. Au lointain tel un paysage s’érige une surface verticale. Blanche elle aussi, immaculée, épurée, en apparence neutralisée. L’ordre et la raison semblent en place, hygiéniques ; la souillure sera dévoilée. Pourtant, quatre cordes comme autant de liens possibles balancent dans le vide. Cet espace permettra surtout l’apparition de la couleur, du lien et du mouvement.


Le geste y sera donc impur, l’action plurielle et les êtres hybrides. Les corps s’arrachent du désordre, sauvages, informes. Ils composent une réalité où se combine la parole, les mots, les sons, la musique, la circulation, la danse et la suspension. Ils s’attachent aux cordes allégoriques de la relation, de la contention, de la libération. A la fois agis et agissants, ils brouillent allègrement l’analyse et la catégorisation. Ils sont le jeu, l’homo ludens. Leurs déplacements joyeux ou furieux délivrent le rire et la jubilation qui reviennent dans la bouche de l’enfant. Acrobates, voltigeurs, danseurs : témoins d’un SUJET à l’appellation complexe, voire naïve ou fallacieuse ; un SUJET qui s’attache en fait.


Voilà une autre définition possible du SUJET : des être spécifiques et irréductibles, à la fois agis et agissants, visibles et invisibles, attachés, prêts pour l’hybridation, impurs situés dans un lieu prétendument pur.


L’espace de projection laisse voir des forêts, des arbres et des arbres toujours nombreux, la part sauvage et la pluralité de la raison ; cet endroit à priori non cultivé où le paysan n’a pas voulu poser ses mains délaissant ainsi un lieu au désordre, à la liberté et à la chasse. Sur ce grand écran, on voit des icônes, des biches et des cerfs, des saints thaumaturges qui boivent le lait du gibier, des fous qui parlent, des usagers de la psychiatrie, des malades qui témoignent et que l’on accepte enfin d’écouter et de regarder.


L’expérience du désordre comme une possible voie, comme un sens parmi d’autres. Le thérianthrope est un SUJET plausible.


Et puis le corps dit autant que les mots, s’envoie et chute, danse et libère une obsédante possession. Celle d’autres soins possibles où des êtres invisibles – génies, araignées, zar, haoukas, djinadons – jouent des rôles médiateurs. La musique scande la pièce, porte elle aussi les textes d’un théâtre à entendre et à voir au son d’un orchestre accordéon, clarinette basse, guitare acoustique et batterie, qui joue des codes de son organologie pour chercher des timbres frais et surprenants.

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