theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Sniper Avenue »

Sniper Avenue

+ d'infos sur le texte de Sonia Ristić
mise en scène Magali Léris

: Note d’intention

« Sniper avenue » c’est l’histoire d’une famille bosnienne pendant les quatre années de guerre à Sarajevo.
Quand j’ai rencontré Sonia Ristic, l’auteur, elle m’a parlé de sa vie et j’ai entendu les blessures et les joies des personnages de « Sniper avenue ».
Sonia avait une façon très douce, drôle et sans brutalité de raconter ce qui lui était arrivé, ses origines, sa nationalité serbo-croate, les extrêmes, comment cette guerre avait révélé des choses atroces, comment l’inimaginable était devenu réalité… et toujours cette voix douce, ce ton égal, et au fond une lucidité, une tranquillité, et surtout une énorme joie de vivre qui me surprenait.
Est-ce elle, ou ce qu’elle a vécu, qui la rend si vivante, si pleine d’envies, si joyeuse ? Elle ressemble à Nina. Parfois elle se met en colère et je vois, j’entends Sanja. Quand elle parle politique, si calme et déterminée je vois, j’entends Amra… Les trois soeurs de « Sniper Avenue ». Sonia Ristic m’a donné envie de monter sa pièce parce qu’elle est les personnages qu’elle écrit.
J’ai aimé la vérité, la simplicité des personnages de cette famille à Sarajevo. Ils sont proches de nous. Nous pouvons projeter sur eux nos peurs, notre violence, notre colère et notre espérance, notre envie de vivre. Nous résistons avec eux, nous sommes eux.
L’écriture de Sonia Ristic ne nous met pas à distance de la situation extrême. Au contraire elle nous prend par la main, doucement, nous plonge au coeur de l’histoire, dans cette famille, pendant cette guerre, et nous découvrons un quotidien qui aurait pu être le nôtre pendant ces quatre années. Et nous sommes tellement impliqués, que nous sommes justes émus, touchés, bouleversés, révoltés, fatigués, résignés, comme eux.
C’est cette histoire « vivable » qui m’intéresse, l’horreur de la guerre bien sûr est présente, mais surtout la vie de tous les jours, le quotidien tragique avec lequel on s’arrange pour vivre quand même, survivre, sans trop de honte, vivre à tout prix, résister sans action de gloire, sans héroïsme. Ou bien peut-être est-ce là un héroïsme dont on ne parle jamais, parce qu’il reste dans l’ombre.
Ce sont ces héros de l’ombre, d’un quotidien tragique que j’aime, qui me touchent, que j’aie envie de montrer avec douceur et lucidité.
Pas de grande violence, pas d’effet, une musique sourde, des caractères tenus, nobles, des gens bien.
« Sniper Avenue » c’est une émotion contenue, une main qui vous serre la gorge, un coeur au bord des lèvres, une envie de pleurer, de rire, toujours mêlées, et l’injustice insupportable de la folie meurtrière qui fait tout basculer sans éclat, bêtement.

Magali Léris

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.