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Sniper Avenue

+ d'infos sur le texte de Sonia Ristić
mise en scène Magali Léris

: La Pièce

« Sniper avenue » est le texte lauréat du Concours Nouvelles Ecritures (ancien « Théâtre du XXIe Siècle ») organisé conjointement par le Théâtre des Quartiers d’Ivry, le Théâtre de Cachan et La Scène Watteau.


« Sniper Avenue » est construit à partir de témoignages de citoyens de Sarajevo. C’est une chronique, l’histoire d’une famille bosnienne pendant le siège. Un quotidien rythmé par la guerre, où, plus que de survivre, il s’agit de préserver la joie, l’humour, les petits riens de la vie, comme acte de résistance contre la barbarie.
Parce qu’elle ne cherche ni à montrer ni à démontrer, parce qu’elle écrit à l’endroit même de l’impossibilité de décrire la guerre, parce qu’elle refuse à la fois l’ignorance douceâtre et la culpabilité acide, Sonia Ristic réussit à s’approcher, à nous approcher de l’abîme...


La pièce se déroule durant le siège de Sarajevo qui a eu lieu entre le printemps 1992 et l’automne 1995. L’histoire d’une famille qui survit face à cette longue période tragique, abandonnée par le reste du monde. L’horreur d’une ville en état de siège, cernée par les forces ennemies sur les collines et les francs-tireurs.
Cette famille est constituée du père et de ses trois filles, du beau-fils et du petit fils. Chacun ressent la guerre à sa manière et tente de garder l’espoir. L’enfant est protégé, les fêtes annuelles commémorées, bien que la ville autour ne soit que désolation. Personne ne veut fuir, pour des raisons diverses : une croyance en la réaction de l’Europe, une impossibilité à lâcher prise, le désir de ne pas céder devant la violence aveugle, la folie meurtrière. Amra, mère de Damir et épouse de Zoran, continue à aller à son bureau d’assurances, bien qu’il n’y ait plus de clients. Zoran, reporter, ne peut plus travailler et ressent ses collègues internationaux comme totalement déconnectés de la réalité balkanique ; il s’occupe de la survie de sa famille. L’enfant, prisonnier de l’appartement familial, ne comprend pas, subit la guerre, mais son enfance reste protégée grâce aux efforts de chacun. Sania est révoltée contre le monde qui laisse faire, contre les autres qui fuient. Nina est amoureuse de Bato et tous deux dansent et s’aiment, leur amour est leur force et leur arme contre les snipers. Il y a aussi le Sniper, symbole de l’ombre qui plane sur la ville, un personnage fantasmé, qui observe à travers sa lunette et dont les monologues ponctuent les trois années de siège. Il garde sa dernière balle pour Bato. Peu de temps avant la fin du siège, il tuera Bato et se fera tuer lui-même au même moment. C’est l’acte ignoble qui poussera Sania et Nina à la fuite, elles disparaîtront dans le tunnel qui relie la ville assiégée à l’extérieur.


Malgré le désastre et la cruauté, un espoir subsiste dans la simplicité, dans le nonrenoncement d’une famille. L’auteur inscrit la nécessité d’une musique tzigane, dans la fête encore possible, dans la musique qui serait plus forte que la violence… Une musique qui induit un temps scandé avec force, comme un repère artistique dans la forme du discours. Le fond est traité par une forme qui propose des instants de parole distincts : à la fois des dialogues dans un temps présent et des récits hors de l’action dans un espace poétique et/ou symbolique. Il y a aussi beaucoup d’humour dans cette pièce et c’est cela qui lui donne une grâce particulière ; à l’inverse de l’ironie, l’humour permet un retour sur soi, une possibilité de recommencer.


« J’aimerais que les personnages se découpent en ombres chinoises sur un rideau de voile blanc. Que ce rideau soit un écran froissé, et que, peut-être, des images d’archives y soient projetées. J’aimerais y retrouver les rue de Sarajevo d’avant la guerre, et que ce soit le printemps.
Je voudrais une fanfare tzigane et des rires. Des verres qui s’entrechoquent, des éclats de voix, et peut-être même une ronde. Je voudrais entendre des cloches et l’appel du muezzin.
J’aimerais une fête du tonnerre de Dieu, une fête si folle que même une sirène d’alerte aérienne passerait inaperçue. » Sonia Ristic

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