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Samedi, la révolution

+ d'infos sur le texte de Arezki Mellal
mise en scène Rachid Akbal

: Génèse du projet

Ce spectacle s’inscrit dans la continuité de la Trilogie Algérienne. Les trois volets (Ma mère l'Algérie, Baba la France et Alger Terminal 2) parlent de l’immigration, du lien charnel et viscéral qui me rattache à l’Algérie : mon histoire personnelle sert de matériau de combustion à cette trilogie.
Le dernier volet se termine dans l’aéroport Houari Boumediene d’Alger. On voit, sur les dernières images vidéo du spectacle, le personnage de Kaci, enfin réconcilié avec son passé, quitter l’aéroport et se promener dans les rues d’Alger.
En avril 2011, nous avons joué Alger Terminal 2 au théâtre de Béjaïa. L'accueil du spectacle a été au-delà de nos espérances. La portée sociale et politique de la pièce, son interprétation et sa forme « moderne » ont rallumé des désirs chez ce public connaisseur. C’est en partie pour ces raisons que j’ai eu envie de relever le défi de créer là-bas.


En cette année de célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, il fallait parler de l’autre révolution, celle à venir, non pas comme une provocation mais comme une affirmation : le changement est inéluctable. Cette révolution en germe est l’expression d’une attente qui n’a que trop duré.


Avec la Trilogie Algérienne, j’ai fait évoluer mon écriture vers un théâtre narratif que nous appelons le théâtre du dire. Je ne voulais pas écrire de nouveau afin de m’éloigner de l’autofiction et du mode « je ». Je voulais rencontrer une autre écriture, me confronter à elle pour m’ouvrir à d’autres horizons.


Je souhaitais travailler avec un auteur algérien et mon choix s'est porté sur Arezki Mellal parce que, pour le dire rapidement, son écriture me parle. Mellal a toujours refusé de s’expatrier ce qui fait de lui un observateur avisé de la réalité algérienne. Son écriture prend sa source dans les revendications sociales, politiques et culturelles de son pays. Et le fait de vivre en Algérie lui offre une fenêtre ouverte sur le monde arabe.
Enfin, j’avais besoin de confronter mon regard à celui de quelqu’un qui vit en permanence là-bas. Aujourd’hui, l’information est mondialisée, et bien qu’Arezki et moi soyons sur la même longueur d’onde, notre lecture personnelle des événements, de là où l'on se trouve, est sensiblement différente. Ce sont ces interstices que je compte exploiter : ils me permettront d’alimenter les lignes de fracture qui surgissent entre les actes et les propos des personnages.


Il me semble important de parler du mouvement issu des révoltes arabes en Algérie, car si le pays vit dans une certaine stabilité politique, celle-ci est précaire et de façade. Si l’agitation politique qui s'amplifie et les mouvements sociaux qui se multiplient sont pour l'instant contenus sous un couvercle répressif et corrompu, ils risquent bien d’exploser d’un jour à l’autre.

Rachid Akbal

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