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Qui êtes-vous Michel Leiris ?

+ d'infos sur le texte de Jacques Bioulès
mise en scène Jacques Bioulès

: La Pièce

Disons que c’est un intime fil conducteur d’observateur qui a provoqué le désir de construire un moment privilégié avec Michel Leiris, peut-être aussi simplement un instinct sensible à des comportements fondamentaux.
Bâtir un récit, une histoire, un moment, pour peut-être révéler les ornements de plusieurs rêves, ceux de Michel Leiris, et celui de Perspective.
Sans concertation aucune, les rêves se croisent avec leur propre définition.


Dans ce parcours, nos deux personnages (bien qu’on puisse penser qu’ils sont trois ou quatre) commentent le lieu, les rêves qui se forment, qui se déforment ; des rêves qui apportent de vieux crissements, des fantasmes, des représentations d’une société.


Devant ces façades d’immeubles qu’ils découvrent, Michel Leiris et Perspective (peut-être avec de précieuses connivences) tentent d’expliquer, de s’expliquer ce qu’ils sont, ce qu’ils aimeraient être ; “ritualiser sans refroidir, communiquer sans galvauder.”


Le principe de ce moment de théâtre consacré à Michel Leiris, consiste d’abord à construire un espace, à inventer un espace : une rue en perspective — la maquette d’une rue en perspective — qui va permettre aux langues sèches d’installer des pentes de souvenirs, de détecter les leviers des flammes illustres qui appartiennent au langage.


Une rue faite de façades, de façades uniquement, mais dont les vides qu’elles cachent, qu’elles protègent, sont incapables d’escamoter une activité qui sans cesse se manifeste par des sons, par des bribes d’opéras, par des écrits qui viennent s’inscrire sur les devantures. Peut-être aussi des fantasmes souillés ?


Nous appellerons cela des rêves, des moments de rêve, les moments d’un rêve.


C’est aussi une confession, goutte-à-goutte, qui désire être entendue, regardée. C’est donc à l’intérieur de cette confession que nos personnages (Leiris et Perspective) rôdent. Ils errent, guidés par cette voix qui se nomme La Rumeur, cette voix des forêts primaires qui raconte, qui imagine, qui voyage.
“Voyage : La joie de voir de ses yeux, voilà — ailleurs — l’enjeu!”


Leurs échanges, leurs conversations sont dans la totalité, extraits de l’oeuvre de Michel Leiris.


Pour les personnages de Perspective, de La voix de la Rumeur et de La Voix Bénévole, disons que c’est dans un vol à l’arraché que les répliques se confectionnent ; c’est-à-dire que leur langage se construit en prenant par-ci par-là des mots, des bribes de phrases dans l’ensemble des écrits de Michel Leiris.
Quant à Michel Leiris, ses répliques sont simplement les siennes ; c’est-àdire les questions qu’il se pose, les réponses qu’il se propose.
Pour les rêves et les écrits qui sont projetés sur les façades de la rue en perspective, il s’agit tout simplement des rêves de Michel Leiris, que parfois La Voix Bénévole et La Voix de la Rumeur se partagent à dire.


Il y a dans ce lieu des “images et leur verso”, il y a “des grandes fuites”, il y a “des évasions souterraines”, il y a des transcriptions et des instruments d’échanges.


Disons maintenant pour en terminer qu’il est indispensable de ne jamais dérailler. Simplement le besoin de rassembler ces multiples fragments choisis, et tendrement laisser cette palpitation choisir son ornière en évitant de la réduire à un mémorial.

Jacques Bioulès

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