Il y a, en premier lieu, l'envie de Jean-Quentin Châtelain de reprendre ce monologue. II en parle à Daniel Jeannet, directeur du Centre Culturel Suisse à Paris, grâce auquel le spectacle avait pu se réaliser et se faire connaître en France, et à Alex Broutard, directeur du Théâtre de la Coupe d'Or à Rochefort. Tous deux acceptent de soutenir l'aventure de la reprise : Rochefort sera le lieu de la re-création, et Paris l'ultime étape après une tournée en France. De plus, il y a une coïncidence de calendrier : Daniel Jeannet quitte ses fonctions peu de temps après les dernières représentations de Mars en Juin 2002. La boucle est bouclée.

Et puis nous avons décidé de donner une nouvelle impulsion créatrice au projet, de redynamiser les répétitions en supprimant le décor et en créant de nouvelles lumières et de nouveaux sons. Cela donnera un spectacle diffèrent avec d'autres déplacements, d'autres intentions de jeu, d'autres images.

Quant au texte, est-il encore d’actualité ? Et d'abord est-ce une bonne question ?

Je crois qu'il est d’actualité à partir du moment où des partenaires culturels et des artistes s'associent pour partir à l'aventure. Mais on pourrait dire aussi que ce "Zorn", qui veut dire "colère" en allemand, a certainement encore des choses à dire aujourd'hui, où les raisons de se mettre en colère se multiplient face à la bêtise des hommes qui se croient immortels, aux inégalités grandissantes, aux gaspillages de toutes sortes, aux systèmes éducatifs coercitifs. On pourrait dire que cette maladie, ce cancer qui ronge le corps de Zorn et qui le fait parler, est plus métaphoriquement une maladie du corps social, une maladie d'un monde dont certains organes vitaux ou certaines fonctions principales sont gravement menacés ou même déjà détruits.

On pourrait encore en dire plus .....

Darius Peyamiras
metteur en scène