J’ai écrit les textes de MachinMachine à partir de faits divers et d’articles de presse que j’ai choisis parmi plusieurs coupures de journaux. Pourquoi ai-je fixé mon choix sur tel sujet et pas sur un autre ? Parce qu’il m’avait interpellé ? Parce que j’avais l’intuition qu’il était porteur de jeu ? Parce qu’il rendait particulièrement bien compte de notre monde d’aujourd’hui ?…Bien sûr! Mais finalement, il s'est avéré que ces choix opérés importaient peu. En effet, une fois commencé le travail de scrutation du matériau, travail réalisé sans préconception, sans volonté, sans à priori aucun, cet examen m’a permis de laisser émerger le champ des possibles.
Transformant ainsi les faits journalistiques non plus en matière inerte mais vivante . À partir de là, les faits qui semblaient définis une bonne fois pour toute, circonscrits en quelques lignes sur le papier, se sont comme redéployés. Il m’a alors été possible d’explorer toute leur richesse, de donner vie à leurs protagonistes, des êtres humains complexes, contradictoires, paradoxaux… Dès lors le seul désir qui m’habitait était d’aboutir à un spectacle destiné à étonner, à provoquer la réflexion et à susciter le rire, toutes ces phases que j'avais tour à tour expérimentées en l'écrivant.

Gracco Gracci