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Les Exclus

mise en scène Olivier Boudon

: Résumé du roman

« Les exclus », c'est un roman de jeunesse inspiré d'un fait divers. C'est une histoire et c'est une langue en train de naître.


Rainer et Anna, frère et sœur jumeaux, Sophie, Hans : ils sont quatre et forment une petite bande de trois lycéens et un ouvrier. Ils ont dix-huit ans et sont plutôt doués. Ils lisent – Sade, Bataille – et se complaisent à citer les auteurs qu’ils comprennent plus ou moins bien.
Gosses de riches, de petit-bourgeois ou de prolétaires, ils sont tous héritiers de l'Histoire. Ils ont honte de leur milieu, de leur famille, du passé de leur pays. Pour Rainer et Anna, ce sont les rapports démoniaques entre un père voyeur au passé douteux et une mère soumise à ses volontés. Pour Sophie, c'est la (très) bonne éducation des familles nanties. Pour Hans, c'est le communisme et les camps de la mort. Ils vivent dans une société qui érige l’oubli du passé et la réussite sociale au rang des valeurs suprêmes jusqu’à provoquer leur « nausée ». Chacun des quatre est d’ailleurs attiré par le crime au nom de « l'absurdité de l'existence », telle en tout cas qu'ils en ont gobé le concept à la lecture de Camus et de Sartre.
Ils se donnent un genre, écoutent « leur » musique. Ils se promènent, désœuvrés, en quête d’un destin d’exception comme dans les films. Leur haine et leur dégoût sont les signes de leur opposition à un monde qui, à leurs yeux, n’est fait que d’abjection.


Et un jour, ils commettent des actes, des actes qui ne sont que le prolongement du discours qui les habite et les anime : celui d’une jeunesse individualiste et narcissique qui rêve d’échapper à la réalité et de vivre un avenir brillant, beau et facile. Rainer, le cerveau de la bande, est le cas exemplaire. Il va jusqu’à la violence meurtrière à l’encontre de sa propre famille. Mais Jelinek n’écrit pas la genèse d’un acte criminel. Le crime est inéluctable et connu d’avance. Elle remonte méticuleusement dans la mentalité de chacun des personnages. Sous sa plume explosive, le langage des adolescents n’est qu’un conglomérat d’emprunts, de clichés, d’affirmations maladroites ou d’images. Les mots ne sauvent pas. Ils nous font rire malgré le désastre ; ils entrent en collision, parfois sans logique apparente. Ce sont eux qui mènent les consciences, et entre eux et les actes commis, il y a Les Exclus : objets flottants sur les résidus d’un passé, enfants narcissiques abandonnés au présent, encore incapables de se construire et de se projeter dans la réalité d’un futur.

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