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Le Retour

+ d'infos sur le texte de Harold Pinter traduit par Eric Kahane
mise en scène Philippe Lüscher

: La pièce

la pièce "Le Retour" d’Harold Pinter a été créée par la Royal Shakespeare Company, à l’Aldwych Theatre, le 3 juin 1965, dans une mise en scène de Peter Hall. La création française a eu lieu le 11 octobre 1966, dans une mise en scène de Claude Régy, au Théâtre de Paris.


"Le Retour" pièce en deux actes, comporte six personnages :
Max, le père, boucher à la retraite, 70 ans
Sam, frère de Max, la soixantaine, chauffeur de place
Lenny, second fils, la trentaine, 'le turfiste' et 'le souteneur'
Joey, troisième fils, début de la trentaine, 'le boxeur'
Teddy, le fils aîné de Max, professeur de philosophie, époux de Ruth
Ruth, épouse de Teddy, la trentaine Sophie Lukasik


Acte I


L’action se situe au milieu des années soixante, dans une vieille maison d’un quartier populaire au nord de Londres. La pièce commence un soir d’été et se termine le soir suivant (vendredi au samedi soir).
Max est un ancien boucher. Sa femme Jessie est morte il y a six ans. Il partage sa maison avec son frère, Sam, et deux de ses trois enfants, Lenny et Joey. Le fils aîné, Teddy, est parti vivre aux USA. Devenu là-bas professeur de philosophie, il a épousé Ruth en secret, sans la présenter à sa famille. Elle était photo modèle. Le couple a trois enfants. Le voici de retour à Londres, dans la maison de son enfance, inexplicablement désireux de présenter Ruth à sa famille (son père Max, ses deux frères Lenny et Joey, ainsi que l’oncle Sam) qui n’a pas quitté la demeure. Lenny joue aux courses de chevaux, il est sans doute souteneur dans le quartier 'chaud' de Soho. Joey travaille dans une entreprise de démolition et s’entraîne pour devenir boxeur professionnel. Dès le début, l’ambiance dans la maison est nourrie de rancœur et d’agressivité. Lenny insulte son père. Max riposte sur le même ton, évoque ses années de jeunesse, l’époque où il vadrouillait avec Mc Gregor et fréquentait les champs de courses. Il parle de sa défunte femme avec mépris. Sam apparaît en livrée de chauffeur. Nouvelle dispute entre les deux frères, nourrie de vantardise, d’orgueil et de mépris l’un pour l’autre. Enfin Joey arrive, nouvelle querelle. Noir. C’est la nuit. Teddy revient sans prévenir, accompagné de sa femme, âgée de trente ans. Ayant gardé une clé, il ouvre la porte sans réveiller personne. Ruth est mal à l’aise, dit qu’elle est fatiguée, puis se contredit. Elle exprime le besoin de prendre l’air et sort. Teddy suit du regard sa femme et soudain, inquiet, se mord le poing. Lenny, dont la chambre est au rez, a sans doute entendu du bruit, il se lève et trouve Teddy. Ils échangent des banalités. Sans mentionner sa femme, Teddy monte se coucher. La rencontre entre Lenny et Ruth est faite de petites épreuves de force. Un réseau de connivences. A travers une gamme de coups fourrés et de traquenards. Lenny et Ruth sont deux 'libertaires' qui se guettent. Lenny est jaloux de Teddy. Il va essayer d’humilier son frère par l’intermédiaire de sa femme, d’en imposer à Ruth par son bagout, en maniant froidement l’imagination, l’ironie et le sarcasme. Ruth voit clair dans le jeu de Lenny. C’est le déclencheur, le moteur du jeu manipulateur que va exercer Ruth sur l’ensemble de la famille. Elle a mené, il y a six ans, une vie de modèle pour le nu à Londres. Elle connaît bien la défense et sait même contre-attaquer. Lenny cherche à impressionner Ruth, en lui racontant une longue histoire concernant une dame pourrie de vérole qui une nuit lui a fait une proposition, mais cette tentative est vaine. Elle se contente de lui demander : "Comment saviez-vous qu’elle était malade ?". Il suit une nouvelle tentative de Lenny qui se rapproche de Ruth. Elle va riposter dans un face-à-face autour d'un verre d'eau qui devient un enjeu sexuel. Ruth, déconcertante, dans ses réparties très provocatrices, le quitte pour rejoindre son mari. Max, éveillé par la voix hurlante de Lenny, descend furieux et demande à Lenny s’il est devenu fou. "Fiche moi la paix !" répond Lenny. Et comme son père insiste pour avoir une explication, Lenny l’interroge à son tour : "La nuit où tu m’as conçu, cette nuit avec maman, comment était-ce ?" Max crache dans la direction de Lenny et remonte l’escalier. Noir.
Le matin suivant, Max est de mauvaise humeur et se dispute avec son frère, quand Ruth et Teddy descendent l’escalier, tous deux en peignoir. Max, interloqué, réagit de manière rageuse et insultante. Teddy a beau lui dire que Ruth est sa femme, le père la traite de putain et demande à Joey de les expulser. "Tu es un vieux" répond Joey à son père. Lenny apparaît. Brusquement Max frappe Joey à l’estomac. Puis assène sa canne sur Sam qui venait en aide. Après avoir recouvré ses esprits, Max demande à Teddy de l’embrasser. "Viens Papa, je suis prêt pour le câlin." dit Teddy, sur ses gardes. "Il aime encore son père" dit Max, en pouffant de rire. Fin du premier acte.


Acte II


Le deuxième acte débute après le déjeuner, au moment du café. Max évoque le souvenir de sa femme Jessie, qu’il qualifie de cœur en or et de putain. Puis il insulte Sam, qui se lève et quitte la maison. C’est le début de nouveaux affrontements mais aussi de certaines douceurs de Max envers Teddy et Ruth. Puis, Lenny ne supporte pas cela et attaque Teddy à propos de considérations philosophiques. Ruth prend part à la discussion et parle des USA et de son passé. Ces détails sont d’une extrême importance car ils éclairent sur les intentions de Ruth, face à sa vie future. Teddy se lève. Une atmosphère de gêne s’établit. Ruth et Teddy restent seuls dans le salon. Teddy propose à Ruth d’écourter leur séjour et monte faire les bagages, ceci dans le but de trouver une échappatoire. Lenny revient et Ruth lui avoue son passé de modèle pour photos de nus. Teddy descend avec les valises et lui donne son manteau. A ce moment, Lenny enclenche un disque de jazz et invite Ruth à danser. Elle accepte. Ils s'embrassent devant Teddy. Max et Joey arrivent. "C’est une pute." dit Joey qui la prend et l’allonge sur le canapé. Puis, Ruth et Joey roulent sur le tapis. Elle le repousse et demande à boire et à manger. C’est le début du jeu du grand contrat entre elle et la famille. Noir. Le même soir, Teddy est toujours prêt à partir. Sam essaie de convaincre Teddy de rester encore un peu. Lenny arrive et sous prétexte que Teddy a mangé son sandwich au fromage, lui reproche ironiquement d’être devenu vindicatif. Joey a passé deux heures dans la chambre de Ruth. "Je ne suis pas allé jusqu’au bout." avoue-t-il à Lenny, qui s’indigne. Max, à son tour, est choqué et demande à Teddy : "Et à toi, elle te fait ça aussi ?". Max échafaude tout un projet pour que Ruth reste. Lenny lui propose de faire le trottoir, Joey, lui, ne veut pas la partager. A ce moment, Ruth descend l’escalier. Teddy lui parle de la proposition. "Nous vous fournirions un appartement", suggère Lenny. Ruth négocie la proposition point par point et exige un contrat en bonne et due forme. Soudain, Sam déclare d’une seule traite : « Mac Gregor a sauté Jessie à l’arrière de mon taxi pendant que je les conduisais". Puis il s’écroule par terre et reste immobile. Personne ne l’aide. On se contente de vérifier qu’il n’est pas mort. Ruth reparle de la proposition. Teddy se lève pour partir. Max lui indique comment se rendre à l’aéroport. Au moment où Teddy se dirige vers la porte Ruth lui dit : "Ne deviens pas un étranger." Teddy s’en va. Sam est toujours allongé sur le sol. Joey s’agenouille aux pieds de Ruth assise sur le canapé, calme et placide. Max commence à s’agiter. "Il va falloir travailler." dit-il à Ruth. Il tombe à genoux et s’approche d’elle à quatre pattes en affirmant : "Je ne suis pas un vieillard." Puis il lève son visage vers elle et dit : "Embrasse-moi." Lenny, debout, les observe. Fin.

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