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Le Pisciniste d’Athènes

+ d'infos sur le texte de Gilles Sampieri
mise en scène Gilles Sampieri

: Propos de l’auteur

Parler d’un monde qui pose comme la fiction ses hypothèses...

La réalité et l’image de la vie saine / Comme deux lignes en sens inverse...
Duo étrange. Couple de collaborateurs dont on ne sait pas pourquoi ils sont ensemble. Les protagonistes du “Pisciniste d’Athènes” sont des personnages incontrôlables. Vendre et sauver l’entreprise de façon effrénée. S’adapter personnellement à la restructuration de leur commerce. Ces comportements en duo vont progresser comme sur une croûte terrestre qui glisse et se dégage de toute logique ou réflexion sensée sur l’avenir.


Provoquer les limites du personnage contemporain /
Ce combat dialogué provoque la fonction du langage d’aujourd’hui. Le “monde des mots” face aux actes. Au centre des festivités se cache la dérive, le chaos intime... La dérision se situe à un point de rupture sociale, là où se pose alors pour le personnage la question de son impact avec le monde.


La recherche du dialogue “paradoxal”
Manipulations allant de la psychologie d’entreprise aux menaces physiques, relation maître et valet allant de l’imaginaire fantasmagorique jusqu’à la schizophrénie. Comme si la réussite amenait les personnages à des comportements de plus en plus absurdes (absurde dans le sens d’une surdité démesurée). En intégrant cette donnée dans l’écriture, je propose aux acteurs une reconnaissance possible de nous dans un tableau mouvant, ressemblant à notre monde mais rempli de décalages.


L’impermanence du monde, cette violence sociale
Sur scène les personnages portent pour nous leur vitrine décadente, puis détruisent symboliquement leur entreprise : convoquant dans un Athènes imaginé notre futilité, notre poésie, notre idée de l’art primitif, nos musées, nos clichés de réussite, notre vieux monde occidental...


La peur du vide / L’images, le son et la lumière
Les “corps d’emprunts” sont présents dans l’écriture : Vertige du dédoublement . Nous jouons avec ses limites. Pour ouvrir, forcer l’espace du plateau. Jouer la violence des cadres toujours en représentation. Une lutte de la fonction contre le corps. Nous utiliserons des réflexions ou images, le son comme extensions inconscientes de l’entreprise.


Pourquoi la mythologie ?
Une idée de la Grèce, comme modèle pour l’inconscient collectif. Un schéma qui influence encore la fiction héroïque. L’histoire, appauvrie par notre idée de l’histoire. “Au théâtre” ces raccourcis nous guettent, ou nous amusent. Homère encore présent dans notre siècle. Car il s’agit de mythes toujours actifs. Les figures fondatrices de notre littérature occidentale en regard avec la fabrication du monde d’aujourd’hui... Du commerce et du spectacle. Deux frères, deux siamois qui se combattent, et s’allient dans la construction de notre mythologie moderne.


La mystification de l’objet...
Les mots et les images porteurs “des manipulations de toutes sortes” semblent aujourd’hui fusionner et se consommer collectivement, presque “mythologiquement” avec les peurs qu’ils engendrent. Avec, cycliquement, d’autres images secrètes, plus intimes qui hantent à son insu, l’homme ...


La comédie du Pisciniste
Un hommage au théâtre, un hommage à la comédie. S’y investir, s’y regarder, s’y reconnaître responsable nous aussi du ridicule écartèlement entre le bonheur vendu au client, et l’aventure glauque de sa construction par les fournisseurs. La violence et le rire co-existent, tramés par les courbes du texte, sismiques et impermanentes, comme le moral des personnages. Nous cherchons par le rire une possible mise à distance de nos peurs cathartiques. Sur les planches, chasser et se purifier par la transe d’une société qui nous échappe.
Et le titre est comme indicateur d’une évolution du monde culturel vers l’opérette. Une poésie sécurisante et morte. L’art d’un monde reclus sur lui-même, conquête cérébrale et pouvoir économique, colonialisme et visite de zoo.


Homère, L’illusion ou Comment s’écrit l’avenir...
Notre réalité sous plusieurs écorces ? Nous croyons à l’artificiel et les spectacles sont construits en fonction des monstres clichés qu’ils raillent. Un théâtre violemment comique use l’humour noir jusqu’à ce que s’inversent sur le plateau les fonctions de la cruauté. Vider la violence sourde pour le trajet initiatique du mythe. Ces hommes incarnent la naïveté qui fait aussi notre humanité. Jouer le monde, et l’illusion du monde... Jouer ces cadres imaginaires que nous sommes. Là où le théâtre établit un système de fascination par le spectacle, mais pour le détruire et le reconstruire devant les spectateurs, comme on dévoile un procédé chimique dangereux.

G. Sampieri

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