: Notes et contre-notes
On peut très bien faire du théâtre populaire (je ne sais pas très bien ce qu’est le peuple, si ce n’est la majorité des gens, les non-spécialistes), de boulevard, de propagande, édifiant, dans un langage conventionnel : c’est un théâtre de vulgarisation. Il ne faut pas pour cela empêcher l’autre théâtre de se faire : de recherche, de laboratoire, d’avant-garde. S’il n’est pas suivi par le grand public, cela signifie nullement qu’il ne soit une nécessité absolue de l’esprit, au même titre que la recherche artistique, littéraire et scientifique. On ne sait pas toujours à quoi cela peut servir- mais puisqu’il répond à une exigence de l’esprit il est, c’est entendu, vraiment indispensable. Si ce théâtre a un public de cinquante personnes tous les soirs (et il peut les avoir) sa nécessité est prouvée. Ce théâtre est en danger. La politique, l’apathie, la méchanceté, la jalousie menacent, hélas dangereusement, de tous les côtés, Beckett, Vauthier, Shehadé, Weingarten, d’autres encore, et leurs défenseurs.
Eugène Ionesco
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