theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Korcula »

Korcula

+ d'infos sur le texte de Béla Pintér
mise en scène Béla Pintér

: La Pièce

Korčula est une île située sur la façade adriatique de la Croatie. C’est là que, désormais, nombre de Croates mais aussi de Hongrois, d’Allemands, d’Anglais et d’Italiens viennent passer leurs vacances. Kincsö n’a jamais vu la mer. Elle attend beaucoup de ces vacances, qui seront – du moins l’espère-t-elle – un vrai temps de détente et de récupération pour Andras, son mari qui sort d’une grave maladie, et leur fils handicapé Macko.
La petite famille est logée chez Miso, un croate d’origine hongroise qui travaille dur avec sa femme Igrana pour gérer les appartements des vacanciers. Leur fils Zlatko, un brin mystique, reste là pour divertir les vacanciers en jouant du piano... Parmi eux, l’Allemand Günther qui vient de Dresde avec sa femme Gabi, d’origine hongroise, et puis aussi Géza, le patron d’Andras, accompagné de sa secrétaire Miri... qui entame une liaison avec Günther.
Au fur et à mesure que le soleil monte, enflammant la plage, s’enchaînent les situations les plus cocasses et les plus improbables. Les passions s’exacerbent, les trop-pleins débordent...
Et comme dans une tragédie grecque, l’annonce d’une terrible nouvelle déclenche par ricochets moult catastrophes : Miso annonce à sa femme qu’il part avec Gabi. Igrana jure d’abord sa haine des Hongrois et, maudissant son mari, lui prédit une mort affreuse: sa voiture va s’écraser dans un camion bosniaque avant de prendre de plein fouet un bus de touristes polonais...
Avec Béla Pintér pas de tragédie, mais une sorte de comédie dramatique européenne douce amère et estivale avec danses et karaoké. Car tout chez Béla Pintér, dans son écriture, sa mise en scène, est musical, contrepoint comique essentiel au dérapage constant de l’action.
Sur la scène, quelques sièges, une tante igloo symbolisent la plage mais aussi et surtout, un synthétiseur, une guitare, une batterie et des micros. Et des comédiens-musiciens chanteurs en maillots de bain qui, tel un choeur antique, exposent les situations personnelles des uns et des autres et la manière dont ce temps des vacances les fait tout à coup se croiser avant de déclencher la catharsis.
La musique croate traditionnelle, enrichie de quelques hits européens kitchissimes couvre parfois les propos qui eux ne manquent pas de révéler certains fantômes du passé. Béla Pintér montre ainsi sa conscience du choc entre le monde d’aujourd’hui et celui d’hier. Il nous raconte la Dalmatie, cette côte adriatique de la Croatie, mais vue de Budapest, à travers les stéréotypes culturels croates et hongrois.
Le plaisir du spectateur est décuplé par les couleurs de cette musique dont les rythmes nous encouragent à avancer dans cette Europe, coûte que coûte, mais en prenant nos distances, peut-être, de ces usines à touristes comme l’est devenue l’île de Korčula…

Isabelle Demeyère

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.