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: Hamlet : 1er volet d’une trilogie

À peine le corps de son père enterré, Hamlet, fils du défunt roi de Danemark, voit sa mère épouser son oncle Claudius qui devient dès lors le nouveau monarque d’Elseneur. Mais un soir, le fantôme de son père lui révèle une atroce vérité : il a été assassiné par le nouveau roi, son propre frère, celui-là même qui partage en cet instant le lit de la reine. Seul, face au poids du secret et de l’ignominie qui en découle, le jeune prince devient comme fou, possédé. Nul ne peut le ramener à la raison. La vengeance comme mission, la folie pour alliée, il sombre dans la démence et devient une sorte de supplicié jusqu’à ce que la mort le délivre, en entraînant dans sa chute bien d’autres personnages de l’histoire.


En quoi Hamlet constitue-t-il un début ?


Dans Hamlet, tout part d’un contexte familial dans lequel pèse un secret de famille : Hamlet perce ce secret parce qu’il voit un fantôme, celui de son père. À mon sens, Hamlet choisit de prendre la position de fou. Il décide d’être fou. « Je ne peux pas affronter le réel et donc, je dis que je suis fou. » C’est une posture, un rôle qu’il endosse avant d’être débordé par sa décision. À trop jouer la folie, il le devient et se brûle comme s’il se brûlait avec le feu. C’est le risque. Hamlet ne choisit pas de manière innocente d’être fou.


La pièce, l’histoire de la pièce sera racontée, mais elle penchera plutôt du côté de la comédie familiale que du côté épique. Hamlet n’est pas le sujet de la pièce, mais il le devient parce qu’il a des visions qui contiennent une part de vérité. Si Hamlet était un sportif, il tuerait son beau-père et zou, terminé. Mais il n’est pas ce sportif ou ce héros musclé. Il est obsédé et ressemble plutôt à un chamane qui perçoit des « choses » mais qui n’arrive pas à les faire voir et à les faire croire aux autres.


Hamlet n’est pas un personnage évident, comme peut l’être Richard III que j’ai eu l’occasion de mettre en scène. Ici, il y a déformation de la réalité et incapacité à travailler sur le réel. Petit à petit, celui qui n’est pas au centre, le devient et les autres se mettent autour, jusqu’à l’acte final où Hamlet devient une sorte de supplicié. Il trouve enfin comment mourir. Depuis le début, c’est de cela qu’il s’agit : comment mourir ? Il n’y arrive que par la démarche de la folie. Ce projet consiste à se débarrasser des dérivations baroques pour y arriver. Richard III agit. Hamlet n’agit pas. Il cause. Et le jour où il doit se battre, il meurt.

Michel Dezoteux

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