Complice immédiate du duo d’artistes, Catherine Anne règle au métronome une partition pour piano et acteur(s). Ils rêvent d’une variation sur le thème de l’effort, d’un marathon théâtral et d’une envolée musicale à jouer et à mettre en scène. Elle compose sur mesure une pièce pour un homme en prise avec le souffle de sa vie. Fort, comme ce que l’on veut ou doit montrer de soi, comme un bout de l’effort à faire pour tenir debout…

Dans un lieu improbable, un concertiste de renom s’apprête à convoquer l’exceptionnel et l’essentiel. Il est
intimidé, bouleversé, excité, par cet endroit où il a tant rêvé de revenir. Par petites touches, on apprend combien
ce lieu est chargé pour lui. C’est le village de sa naissance. Anéanti par un bombardement et jamais reconstruit.
« J’aime « l’effort » de cet artiste, s’enthousiasme la metteuse en scène, de cet homme en transit, qui revient sur les ruines d’une tragédie dont les décombres renferment à jamais celle qui l’a mis au monde… ». Voilà vingt
ans qu’il a fui avec son père, travaillé chaque jour son art pour défier le vide. « Nous voulons rendre hommage à « l’effort de vivre une vie » par l’engagement fertile, artistique, sans concession et méritant d’un homme sur le chemin d’une réparation de lui-même et de son histoire. » Sur un monticule de pierres envahi par les herbes
hautes, un petit piano à queue rutilant. Un vieil homme se tient là, obstinément silencieux. Dans ce monologue
à deux personnages, les mots manquent bien vite à l’enfant du pays. Son langage d’abord hésitant, puis drôle
et profond, devient une véritable quête de sens. A l’image de notre héros, l’interprète Pascal Sangla a toujours
trouvé l’équilibre entre musique et théâtre. La fable intemporelle de Catherine Anne lui offre une gamme de jeux
propice à l’expression de tous ses talents.