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Feuergesicht

mise en scène Oskaras Koršunovas

: Entretien avec Oskaras Korsunovas

Qu’avez-vous aimé dans la pièce de Marius von Mayenburg ?


Une sorte d’ouverture, son côté archétypal et cette façon de mener ce drame de la famille jusqu’au bout. La famille semble parfois un havre chaleureux, où l’on est le mieux compris, mais, dès qu’une erreur se produit, il n’y a plus d’issue. J’ai été fasciné par cette dramaturgie. On y retrouve ce qui est essentiel dans notre vie sociale. Un conflit familial, c’est un conflit fatal. Personne n’a raison. La nature du conflit, c’est le cheval de Troie : cela se passe à l’intérieur. Les systèmes de protection ne fonctionnent plus. On est au cœur de la machine. Cela a lieu là où l’on respirait la sécurité. Dans sa radicalité, la pièce est universelle. Mayenburg fait partie de ces écrivains qui m’intéressent, comme Koltès, comme des dramaturges lituaniens, tous des auteurs qui sont très proches de nous. Le spectateur voit cette pièce comme une coupe d’un appartement et d’une famille. J’ai beaucoup discuté avec l’auteur. Je relie Visage de feu à la tragédie antique.


Comment définiriez-vous votre style de metteur en scène ?


Dans aucun de mes travaux, je ne revendique une spécificité. Je ne fais pas de recherche artificielle. Autrefois, j’ai cherché et revendiqué un style. À présent, je suis intéressé par autre chose. Mes recherches sont liées à la recherche de l’identité de l’œuvre. Chaque spectacle me dicte mes choix.


Comment travaillez-vous avec vos acteurs ?


On improvise beaucoup. C’est ce qui m’intéresse le plus : les propositions de travail. Plus que le résultat final. C’est toujours une action collective. Le travail commence avec le groupe et s’achève avec lui : tout un groupe qui cherche des ouvertures et se libère. L’une des choses principales de la création, c’est le hasard. On ne peut pas prévoir ce qui va se passer, où ça va aller. C’est cela qui est passionnant. Et c’est pour cela qu’il n’y a pas un seul jour de ma vie où je ne travaille et où nous ne répétons pas.


Y a-t-il un renouveau du théâtre lituanien ?


Longtemps, je n’y ai pas cru, mais il y a un phénomène. Le théâtre vit au présent et sur les réactions du public. On peut parler avec les spectateurs. Et il nous assure nos recettes, puisque notre troupe ne vit que de cela.


Propos recueillis par Gilles Costaz

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