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Ernest, ou comment l'oublier

+ d'infos sur le texte de Ahmed Madani
mise en scène Ahmed Madani

: Note de dramaturgie et de mise en scène

« Le drame de la vieillesse ce n’est pas qu’on se fait vieux, c’est de rester jeune. » Oscar Wilde

Ce que le texte raconte au travers de la métaphore du cirque, c’est en premier lieu la lutte incessante de deux vieilles femmes pour maintenir en éveil la fibre de leur jeunesse. Le cirque est le lieu privilégié pour narguer la mort, pour se mesurer à elle en même temps que pour mesurer ses propres limites. Ici, vieillir ce n’est pas mourir un peu, c’est s’acharner à refuser l’usure du temps. Que faire lorsqu’on n’a plus rien à faire, lorsqu’on commence à se sentir inutile ? comment triompher de l’assassine habitude, comment tordre le coup aux ravages des ans ?
Le meilleur moyen de résister à cet enlisement dans le vieillissement, c’est de s’activer à maintenir vivace l’idée que tout peut recommencer à tout instant. Aussi, pour que la carcasse ne lâche pas, il faut l’entretenir et maintenir sa force créative en action, l’imagination prend alors le pouvoir, les rêves, les souvenirs, les mensonges viennent questionner sans répit le présent. Il n’y a ni morbidité, ni désespérance, seulement des temps de doute et d’inquiétude qui apparaissent comme autant d’épreuves à franchir pour continuer à espérer. Il faut une grande force et un grand courage pour affronter le rituel grimaçant d’un quotidien qui n’offre plus de surprise. Yvonne et Marie-Louise ne baissent jamais les bras, elles sont restées ces gamines malicieuses qui grimpaient aux arbres, faisaient les quatre cents coups, ne tenaient pas en place et développaient une énergie et une force de vie phénoménale. Leur joute clownesque et grotesque est un pied de nez permanent à la grande faucheuse. Le temps n’a plus aucune prise sur nos vieilles artistes qui sont toujours en piste comme au premier soir.
Ces vieilles femmes fantasques, interprétées par Stéphanie Gagneux et Camille Figuéréo, deux actrices qui ont travaillé plusieurs années avec Omar Porras, si elles sont incarnées dans la finesse et l’intériorité, auront plus de force et de crédibilité et seront bien plus proches de ceux, grands ou petits, qui les regarderont, qu’elles n’y paraîtront.
Cette pièce est un conte initiatique sur le thème du passage ; passage entre le temps où nous agissons et celui où la sagesse de la passivité devient une autre forme d’action. Comment supporter de vieillir dans un monde qui pousse de plus en plus loin les limites de la vie et de la jeunesse, qui prépare les enfants à vivre un quatrième et un bientôt un cinquième âge, à dépendre de plus en plus de la société et à perdre progressivement le sens de la filiation ?
Si ce spectacle parvient à fasciner les enfants, il pourrait bien inquiéter leurs parents

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