Une oeuvre n'est jamais engagée. Seuls des fusils parfois le sont. Jusqu'à présent, nous allons sans fusils.
Jean Michel Bruyère

Collectif international et pluridisciplinaire, LFKs fait feu de tout bois et pratique l'art en parfait émeutier. Mettant en dialogue théâtre, vidéo, arts plastiques, ses productions, souvent à la frontière du spectacle et de l'installation, sont autant de territoires artistiques à parcourir que de regards obliques posés sur un fait social et politique.
Après Le Préau d'un seul, formes et esthétiques contemporaines de la répression de l’immigration des étrangers non-blancs en Europe, ayant donné lieu à une série de créations entre 2007 et 2010^[1], LFKs inaugure à Toulouse un nouveau cycle dont la totalité des créations s'étalera sur une période de quatre années. Intitulé vitaNONnova (la vie non nouvelle, par référence à Dante), il se propose d’explorer le lien entre l’Amérique des années soixante et les cités françaises ségréguées actuelles. Cette série comportera essentiellement trois oeuvres scéniques et cinématographiques, portant chacune le nom de l’un des dirigeants du Black Panther Party :

1. 1 Eldridge Cleaver - théâtre musical et d’agitation, (2011-2013) création au théâtre Garonne
   
2. 2 Une Situation Huey P.Newton - opéra contemporain, (2012) coproduit par le Festival d’Art Lyrique et le Théâtre du Bois de l’Aune d’Aix-en-Provence, le Théâtre National de Chaillot
   
3. 3 Polyptych Bobby Seale - retable cinématographique, (2013) produit avec Marseille-Provence 2013, capitale culturelle européenne en 2013, et le ZKM à Karlsruhe.
   

C'est donc à la figure d'Eldridge Cleaver qu'est consacrée cette première création, sous la forme d'un parcours-spectacle mêlant différentes disciplines, où pour l'occasion les Ateliers Garonne sont entièrement reconfigurés par l'artiste et son équipe, et habités quinze jours durant par les musiciens et acteurs du collectif.

Eldridge Cleaver est l'un des fondateurs du mouvement des Black Panthers (1966), dont il devient la figure controversée de "Ministre de l'information". En 1968, son livre Soul On Ice renforçe sa réputation de porte-parole du Black Power. Il gagne l'Algérie puis vIt en exil à Paris jusqu'à son retour aux États-Unis en 1975. Il revient plus tard sur ses engagements de jeunesse en adoptant des opinions plus conservatrices. Il meurt en 1998.

collectif LFKs, Jean Michel Bruyère - www.epidemic.net
Plasticien, vidéaste, metteur en scène, graphiste, Jean Michel Bruyère dirige le Groupe d’interventions artistiques internationales, LFK-la fabriks, qui rassemble des intellectuels et des artistes de différentes disciplines et de différentes nationalités, dont les oeuvres sont montrées à Avignon comme dans des centres d’art internationaux.