Après En Quête (2011), Souhail Marchiche et Mehdi Meghari rejoignent la compagnie Dogmen G, à Bamako (Mali), pour poursuivre leur recherche croisée sur l’identité et la pluralité chorégraphique. Dans ce pays où la danse est abordée dans sa globalité, sans spécificité de genre, ils se confrontent à un changement radical de codes, d’usages et de définitions.

Déroutés un temps par ces différences, les artistes Français et Maliens se découvrent rapidement des convergences, des similitudes et des concordances. Investissant cet espace privilégié de dialogue corporelle qui prend forme sur le plateau, ils interrogent ensemble le fragile équilibre entre désir de conformité et recherche d’une identité propre, bâtissent peu à peu une danse hybride et passionnelle qui exprime toute la complexité du rapport entre l’individu et le groupe. DYPTIK est la somme de cette rencontre en mouvement commun, le récit éponyme et chorégraphié d’une aventure collective qui dépasse la simple notion de métissage pour exploser les cadres du hip-hop et des danses traditionnelles.

Dans cette authentique épopée corporelle pour huit danseurs, les figures classiques du hip-hop côtoient des citations plus traditionnelles, des esquisses rituelles, s’embrasent dans des mouvements brutes, presque tribaux, pour inonder la scène d’une transe incroyablement expressive. Le jeu très subtile sur les plans et les profondeurs, la bande-son hypnotique et percussif imposant son propre rythme, éclaté et aéré, l’incessant et fluide mouvement des questions réponses unissant solo, pas de deux, grappes et groupes, glissements et brusques jaillissements… DYPTIK impressionne par sa maîtrise du plateau et de l’univers sonore, enflamme par son énergie lumineuse et sa virtuosité, impose sa finesse d’écriture et la souplesse de sa gestion dramatique.