: Les voix, comme projection d'un récit
Des Voix Sourdes porte en germe les traits d’une écriture
qui s’affi rmera par la suite ; notamment la mise en abîme de
schémas narratifs par une exacerbation des tensions entre les
personnages.
Au fil des scènes, toute l’ambiguité des personnages est ainsi
mise en lumière.
La progression dramaturgique de l’oeuvre est d’avantage fondée
sur la portée des actes, la dimension symbolique qu’ils incarnent,
que sur leur réalité concrète.
L’écriture de Koltès tire ainsi les personnages vers leur
paradigme, non vers leurs caractéristiques réalistes.
Les voix servent ainsi la projection du récit. Elles évoquent
le bruit persistant de la rumeur du peuple, à la fois acteurs
et spectateurs des évènements.
Leur présence marque aussi constat de personnes qui se heurtent
à l’incapacité de communiquer ; dialogues de sourds,
entrecoupés de paroles intérieures livrées au public.
L’univers sonore décuple la dimension symbolique des personnages.
Plus qu’un espace d’évocation, il agit sur les
protagonistes, les contraint et imprime de la sorte une
impulsion nouvelle au récit.
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