: Le contexte
Extrait de la préface par François Clémenceau
Dans les années 80, Barack Obama, qui est en quête d’une identité
sociale et religieuse plus précise (…) rencontre la Trinity Church en
pleine ascension. (…) C’est le révérend Wright qui l’anime. (…) Au
fil des conversations, une amitié se noue. Barack Obama dira plus tard
qu’il considère le Révérend comme « quelqu’un de sa famille » un
oncle ou un parrain avec qui il se sent en confiance, un conseiller
spirituel.
(…) Le 13 mars 2008, le journal du soir d’ABC news consacre un
long reportage à la Trinity Church of Christ de Chicago. L’équipe
d’investigation de la chaîne, qui a acheté les enregistrements vidéo du
révérend Wright, en diffuse des extraits, des plus sulfureux : (…) le
révérend Wright a écrit que les attentats du 11 septembre étaient un
« signal d’alarme » pour l’Amérique, « afin qu’elle se rende compte
que les Noirs et les Arabes existent toujours ». (…) le révérend Wright
a hurlé : « Que Dieu bénisse L’Amérique ? Non, non, non. Pas Dieu
bénisse l’Amérique : Dieu maudisse l’Amérique ! »
(…) Ce soir-là, le scandale est en prime time, offert à des millions de
téléspectateurs des journaux télévisés.
(…) Pour Obama, il va falloir autre chose que des démentis pour
effacer les doutes qui émergent sur sa personnalité autant que sur sa
sincérité. Aurait-il dissimulé ses intentions en jouant de sa mère
blanche alors que le pasteur, de qui il se dit si proche, semble haïr les
blancs ?
(…)L’affaire est devenue un point de fixation dans les médias.
L’opinion est troublée. Il faut agir. Et vite. En moins d’une semaine
Obama (…) se met au travail. Un lieu est choisi : Philadephie. Une
date : le 18 mars. (…) A dix heures et demi devant une rangée de huit
drapeaux américains, le sénateur de l’Illinois vérifie que le texte, sur
lequel il a travaillé jusqu’à deux heures du matin, a bien été calé sur
les deux prompteurs disposés à droite et à gauche de son pupitre.
Il commence.
(…) En quarante minutes, Barack Obama sera interrompu dix-sept
fois par des applaudissements. »
Le lendemain, la presse du monde entier saluait un discours à l’égal
du « I have a dream » de Martin Luther King.
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