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Bête de style


: Présentation

Selon Pasolini, le poète est le seul capable, libre,
d’escalader les murs de la cité
au pied desquels se tiennent les citoyens :
« Que vois-tu ? Dis-nous
ce qu’il y a de l’autre côté que nous ne verrons jamais ? »
Percevant l’immensité désertique devant lui,
le poète (l’artiste) prend la parole, crée…


Le jour où les citoyens n’iront plus interroger le poète, ils penseront que le monde s’arrête aux murs de la cité.



Bête de style ou celui par qui le scandale arrive


Existe-t-il un théâtre militant qui soit encore du théâtre ?
Dans son poème dramatique, Pasolini tisse une série de paradoxes entre son parcours de jeune poète militant censuré, issu de la petite bourgeoisie, et le destin de Jan Palach, étudiant tchèque qui s’immola par le feu le 16 janvier 1969, quelques mois après l’intervention soviétique à Prague. Le sens donné à cette action scandaleuse, c’est qu’il la transforme en un véritable acte poétique, car vouloir être poète, c’est avant tout sauter en bas du char, loin de la pertinence du STYLE. Et nous voici au cœur du sacrifice !
Qu’avons-nous à sacrifier afin de restaurer la place du poète dans notre cité ?
C’est cette question que nous renvoie le manifeste autobiographique de Pasolini, dont l’Histoire a déjà pu établir des résonances actuelles – que ce soit les images effrayantes de la Place Tien An Men (la porte de la paix céleste) à Pékin en 1989, ou celles, plus récentes, de l’incident stupide à Gênes en 2001 – derrière lesquelles une jeune génération cherche à réinventer un sens Tragique.
Nous ne pourrons pas non plus oublier l’abominable prophétie que s’attribue Pasolini lorsqu’il achève, par la bouche du CAPITAL, de statuer sur la dépouille du poète Jan, si on imagine qu’à peine un an plus tard, son corps sans vie sera retrouvé sur une plage d’Ostie, massacré par une société tout entière. S’agissait-il là d’un point final ?
Au-delà des considérations esthétiques et de l’action révolutionnaire, Pasolini a rêvé du Théâtre comme un lieu qui serait entièrement consacré à la Parole. On ne lui en a pas laissé le temps.
Que quelqu’un se lève pour nous parler !

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