Lorsque Daniel Marcelin et Philippe Laurent évoquent ensemble l’idée de porter sur scène l’histoire d’Haïti, ils envisagent de travailler selon le principe du précédent spectacle, Carte d’identité : analyser les croisements entre la grande histoire, et la petite histoire, la vie de Daniel Marcelin.

Mais à quelques jours du début des répétitions, le 12 janvier, la terre tremble en Haïti. Daniel Marcelin, à Bruxelles au moment du séisme, prend alors la décision de continuer son travail (parce que « quand tout tombe, il reste la culture »), malgré, ou à cause de cette nouvelle tragédie, qui va néanmoins inf luer considérablement sur la construction du projet. La petite histoire s’efface alors devant la grande, et c’est désormais l’incroyable destin de l’île qui va être au centre du propos.

Ce spectacle faisait partie du programme EWA AYITI ! proposé par Wallonie Bruxelles international, avec une douzaine de propositions de différentes disciplines artistiques. Ce panorama de la création haïtienne devait être présenté en septembre et octobre 2010 en Belgique. Les organisateurs et les artistes, dont la plupart ont vu leurs moyens de travail détruits dans le tremblement de terre, ont décidé de reporter EWA AYITI ! à 2011. Seul Daniel Marcelin et son spectacle restent à l’aff iche… Le festival des Francophonies a tenu à l’inviter et à donner à entendre cette parole singulière.