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Attitude clando

mise en scène Dieudonné Niangouna

: Note de mise en scène

Après le passage de la tête à la main pour laisser tomber des bouts de mots sur du papier blanc, j'ai voyagé avec, questions de revisiter ces signes de langages ou les écorcher pour mieux les approuver, entre Amiens, Limoges, Brazzaville, Avignon, finalement les enfoncer sur un terrain, une autre réalité dont l'urgence des envies conseil d'enfoncer sur du sol dur plutôt que de planter.


La langue de l'auteur que je suis exige au comédien que je fais de donner à entendre et de moins voire. Le sens de la représentation ici se solidifie dans l'écoute. Ca donne des choses qui ne vont pas s'expliquer, mais se tenir debout en rangs dispersés, puis s'esquinter à travers les images des mots en garde à vue. Et bien sûr l'adresse n'est pas une évidence, et comme le fil natatoire c'est attacher la bête, sa zone de délire y compris, pour vouloir en faire un type réglo, alors je m'en garde car le but n'est pas le cas. Du fait je dribble l'enjeu pour me poser sur la plaque chauffante et laisser la parole prendre son envol sans trop grand artifice de jeu.


Ma grand mère aurait été sidérée de me demander « Niangouna, où est le spectacle ? », dans les oreilles mémé que je lui aurais répondu. Tellement que les « occidents » ne sont plus loin, la part de la bouche-scène me met souvent à la cathode des satisfactions, le prix de la jouissance juste coincé dans le rêve. Et j'en fais un instant sobre, un papier ciment qui tapit le sol, aussi pauvre que la construction n'aura pas lieu. Et je donne des éléments singuliers, s'ils ne se regardent pas, c'est déjà ça. Je n'ai pas le public dans les yeux. Un son, puis un autre, une respiration je dirais, passe le mercure. Un seul instant pas uni, Quoiqu'avec ses deux loupiotes qui taillent l'acteur du crâne aux genoux les quatre variantes d'intensités grincent la baisse de tension. Le seul lien qui existe entre la torture et la résistance.


En somme je suis seul, le reste ailleurs, des braises autour de moi, j'ai le corps en feu et la parole libre, outsider, elle s'en va, l'envolée des avalés, et l'esprit qui se dégage des corps cramés et se nomme vie, c'est aussi la passion des évadés.

Dieudonné Niangouna

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