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Anatomie Titus Fall of Rome

mise en scène Gabriel Alvarez

: Intentions de mise en scène

Depuis quelque temps, mon choix de textes est conditionné par le désir de mettre en relation des mythes, des métaphores et oeuvres littéraires avec la problématique du mal, du monstrueux au théâtre et de sa représentation.


Anatomie Titus Fall of Rome est une pièce hautement politique. Elle force, invite à réfléchir sur le principe perturbateur du vivre ensemble, sur la puissance de dissolution des liens entre les hommes. La pièce de Müller est une machine à penser notre monde, celui des bandes, des gangs et des tribus modernes créés par la société de consommation. C’est une pièce de l’effroi sur la violence et sa manifestation théâtrale.


Qu’est-ce qui fonde l’humain dans l’homme  ?


Avec Anatomie Titus Fall of Rome de Heiner Müller, on peut atteindre un climax dans le traitement de la cruauté absolue au théâtre. C’est un texte qui défie  le metteur en scène : Comment représenter l’irreprésentable  ? Comment saisir théâtralement cette traversée de la violence qui résonne au plus profond  de nous ? Comment montrer les actes violents et obscènes (viols, meurtres,décapitations etc.) en évitant la fascination morbide  ? Comment éviter de réduire le spectateur à un rôle de voyeur  ? Comment faire entendre cette violence sans occulter le mal, sans transformer la violence idéologique en tabou  ?


Si la cruauté traverse la pièce de Titus, la parodie n’est jamais loin. Le mal atteint à certains moment un tel degré de violence, est poussé à un tel paroxysme qu’il peut rapidement basculer vers le grotesque. Ce contraste entre genre lyrique et genre pathétique m’intéresse tout particulièrement. Mélanger comique et cruel, rire et larmes, c’est d’abord revenir à Sénèque, au théâtre latin, source d’inspiration de Shakespeare et de Müller. C’est aussi faire référence à Artaud et à son Théâtre de la cruauté où il aborde cette notion de «   tragique burlesque  ». C’est enfin retrouver le théâtre Elisabethin en trouvant un juste équilibre entre rituel, hiératique, festif, anarchique, et grotesque.


Mon objectif est de travailler sur une esthétique où la spectaculaire, la vision, ne prend pas le dessus. Le sens doit non seulement être exhibé mais il doit aussi et surtout être entendu, proféré. Produire du sens avec la musique et la puissance des mots  !

Gabriel Alvarez

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