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Albert 1er

+ d'infos sur le texte de Philippe Adrien
mise en scène Thomas Derichebourg

: Genèse

J’animais un atelier d’interprétation, et je venais de passer une heure sur une scène de Richard III ou de Tartuffe, quand on m’a annoncé une surprise. J’adore ! Ça commence… Et tout de suite, dès les premiers mots, j’éprouve un curieux sentiment de familiarité et d’étrangeté mêlé d’un peu de honte… Heureusement, j’étais assis… Ce diable d’Albert Ier venait de s’échapper du placard où je l’avais remisé dans les années 70 et tout le monde s’esclaffait autour de moi. C’était donc si drôle que ça ? Je n’ai toujours pas compris ce qui s’est passé exactement… Peut-être riait-on de moi: comment a-t-il pu faire un truc aussi dingo ou aussi bête ? Une blague donc… La bonne blague en effet d’aller rechercher cette pièce et de me la présenter aujourd’hui comme un miroir déformant ! Enfin, j’avais l’air d’être le seul à ne pas être tout à fait heureux et, pour ne pas perdre la face, j’y suis allé doctement de quelques remarques critiques sur le texte même qui «mériterait – n’est-ce-pas? – d’être retravaillé ». Mais les acteurs sont des animaux aussi extraordinaires qu’adorables, des kamikazes de charme: la blague avait fonctionné, alors pas question d’en rester là ! Thomas Derichebourg et ses collègues n’ont eu de cesse de me convaincre… Non, j’exagère : comme on sait, il n’y a pas plus vaniteux qu’un auteur et je me suis bien sûr jeté sur l’occasion d’être à l’affiche à ce titre… Non plus !


Cet Albert Ier, je parle du personnage, me semble aujourd’hui absolument odieux, infréquentable, et même si je m’étonne un peu que Thomas Derichebourg, garçon par ailleurs tout à fait aimable et de bonne moralité, veuille entrer dans sa peau, ou l’inverse, qu’Albert Ier entre dans sa peau à lui, je dois avouer à quel point je suis curieux de voir aboutir cette ré-incarnation… Je lui conseillerai cependant d’adopter la posture plus ou moins brechtienne dont parlait Lacan : soit de se contenter de «prêter au rôle sa marionnette » ! Oui, un peu de distance, une identification incontrôlée serait trop risquée avec un olibrius pareil.


Bon, finalement, je suis très touché par le désir de Thomas de ranimer cette histoire de jeunesse et je suis en effet revenu sur le texte, mais pas tant que ça, tant il est vrai que cette pièce est bien de moi et qu’on ne se refait pas.

Philippe Adrien

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