Demande pardon !
Crie la Reine.
C’est toi qui me demandes un pardon !
Crie le jeune Roi.
Demande pardon !
Crie-t-elle encore.
Faiseuse de grands torts.
Dit le Roi.
C’est toi qui dois demander Pardon.
Dis « Pardon ».
Crie-t-il.
Moi je n’ai plus rien à dire.
Dit la Reine.
Il est grand
mon malheur
Dit le jeune Roi. Et il dit encore.
Nos projets sont toujours détournés.
Et ajoute.
On croit faire la loi
et on nous piétine
je n’ai plus d’avenir
aucune nourriture
ne verra mes lèvres
mes pensées seront noires
plus de santé donc plus de vie
que les insectes m’attaquent
je les laisserai faire
je dis adieu à la lumière.
Cependant une silhouette voilée est entrée qui tient la
tête de l’enfant assassiné. Elle la lance à la tête du jeune
Roi qui est éclaboussé de sang puis s’enfuit.
Dégoûtante !
Crie le jeune Roi qui court après la Reine qui s’enfuit
aussi.
Ap ap ap
Crie la Reine qui devient oiseau et ses ailes sont tachées
du sang de son meurtre récent.
Freu freu freu
Crie le jeune Roi qui devient aussi oiseau avec un bec
immense et démesuré. Sa tête à l’air d’être armée.
Et alors apparaît la petite. Elle est méconnaissable. Elle
chante comme un rossignol. Des ailes lui poussent. Elle
bat des ailes et s’envole.
Et si les oiseaux s’envolent il n’en reste pas moins qu’on
voit en pleine lumière les trônes royaux désertés la
flaque de vomi et la tête tranchée et tout ce que les
hommes ont créé pour se sentir meilleurs et ce qu’ils
ont bâti pour se donner l’illusion d’être au monde.
Philippe Minyana
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