Le point de départ de l'écriture de La Jouissance ordinaire fut cette réponse que fit à quinze ans l'auteur à ses camarades qui l'invitaient à goûter aux paradis artificiels ! Il leur avait répondu avec forfanterie que les parfums d'une fleur lui donnaient le vertige et que le chaos des formes et les bruits d'une rue suffisaient à l'enivrer. Il voulut savoir s'il pouvait donner un contenu à cette déclaration toute faite d'adolescent. Il lui fallait pour cela inventorier les petits plaisirs qui se nichaient  dans la vie quotidienne et tenter d'établir le champ personnel de cette jouissance ordinaire. Dans cette quête, les sensations agréables ou désagréables sont en bonne place, et aussi le désir de comprendre et d'analyser. L'auteur a beaucoup dessiné, peint, pris des photos et cette pratique l'a aidé à dénicher par l'observation ces détails qui densifient le quotidien. Mais il ne renonce jamais à l'imaginaire, cette plus-value essentielle qui donne tout son goût au réel.