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Jusqu'ici tout va bien

de Maurin Ollès, Gaël Sall

Écrit en 2014 - français

Présentation

Jusqu’ici tout va bien témoigne d’une envie de mettre en lumière une jeunesse délinquante (bien souvent issue des classes populaires), comme l’histoire d’enfants abandonnés et mal-aimés ; d’un désir de présenter la délinquance comme un moyen d’exister, un appel aux secours. L’ordonnance de 1945, signée par Charles de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République Française, est un texte admiré dans toute l’Europe démocratique et même au-delà. Il établit un lien fondamental entre l’enfance traduite en justice (objet de l’ordonnance) et l’enfance en danger, celle qui a besoin d’être protégée. Mais en 1945, la justice n’a pas les moyens de ses ambitions. Elle n’a ni les lieux, ni la bonne approche. Les jeunes garçons sont arrachés à leur famille, placés dans des centres grillagés par centaines pour être « observé ». On cherche des causes pathologiques, scientifiques à leurs « déviances ». Il règne dans ces établissements un grand climat de violence. Pour les jeunes filles, la justice laïque les envoie dans des établissements catholiques. Ces institutions religieuses chargées de les mettre sur « le droit chemin » considèrent qu’éduquer une jeune fille, c’est en faire une bonne ménagère, une épouse soumise. Il est intéressant d’observer comment la justice pour mineur a ensuite évolué. À partir des années 70, les interrogations sur la pertinence de l’ordonnance de 1945 commencent à s’exprimer. Si des problèmes sont relevés, ce ne sont pas les textes qui sont concernés mais plutôt les moyens mis en oeuvre pour leur application.