Les migrants occupent l’actualité et, par un effet de miroir, commencent à trouver leur place sur nos scènes de théâtre. On pourrait presque reprocher un propos dans l’air du temps à ce spectacle si Karim Demnatt n’avait trouvé un angle d’attaque très « frais » pour aborder le sujet. Loin d’une approche sociologique ou documentaire Les Désorientés fonctionne comme un road-movie poétique où se posent les questions de celui qui part. Le duo (remarquable interprétation) fonctionne à merveille et prend parfois des allures beckettiennes dans un univers visuel très réussi. Vive et inventive, la mise en scène laisse entendre la voix de ces déracinés pour qui nécessité fait loi en nous les rendant terriblement proches et touchants.