: Notes d'intention
Travelling
Il faut s’imaginer la vision subjective des spectateurs.
Un long travelling arrière, ininterrompu, régulier, sur la ville.
Derrière les acteurs, la ville défile, lentement, espace de projection pour les
imaginaires des spectateurs. Les quotidiens, les rêves, ce dont il est question, tout
est là, sous les yeux, défile, coule.
Les passants ne découvrent le dispositif que lorsqu’il les dépasse.
Et les spectateurs assistent à cette découverte répétée. L’incompréhension, l’étrangeté
dans les regards du passant qui voit une masse de personnes, assises, regarder,
écouter trois acteurs qui marchent….
Chacun regarde les autres, miroir devant lequel chacun s’interroge, se projette.
On est, ensemble, dans un geste étrange.
On fait partie du flux, au centre de la ville, au coeur de la vie, dans son mouvement.
Pourtant, la relation, intime, entre les acteurs et les spectateurs est possible.
Presque paradoxalement, c’est le déplacement, d’un bloc, acteurs-spectateurs,
qui créé la proximité, qui nous isole, ensemble relatif avec tout le reste qui défile
derrière.
Son
On se parle comme dans la vie.
Il n’y a aucune reprise électrique de la voix des acteurs.
On hausse la voix quand on croise un camion.
La proximité entre les acteurs et les spectateurs le permet. Et les parois latérales
portent le son.
Simplement, sans artifice ni complexité technique. On est dans le monde.
Marche
Et pour rester près du gradin, pour rester immobile du point de vue des
spectateurs, ils marchent.
Toujours.
Chaque arrêt les met en mouvement, les éloigne.
Les corps sont rythmés, mis en commun par la foulée.
Les déplacements sont étranges, chaque geste est mesuré, chorégraphié.
La partition précise des corps vient faire écho à celle des voix.
Et le souffle…
Adresse
Dans cette alternance de proches et de lointains s’insinue la recherche continuelle
de parler à quelqu’un, de dire en regardant dans les yeux. Les comédiens parlent
toujours à quelqu’un.
Dans la continuité du travail d’adresse directe de l’acteur au spectateur que la ktha
compagnie développe depuis ses débuts, la parole et toute la représentation sont
dirigées simplement et uniquement vers les spectateurs assis là.
On se parle. En se regardant dans les yeux, on s’adresse directement, frontalement,
sans détour.
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.