Chaque lecture des nouvelles de Stefan Zweig à été pour moi comme le reflet d’un miroir dans lequel j’ai pu à la fois visualiser une histoire, un film et me reconnaître. Comme si ce qu’écrivait cet auteur était des facettes de moi-même auxquelles je ne pouvais échapper. Sans doute suis-je très proche du tempérament et du romantisme de cet auteur. Un frère jumeau, un père en quelque sorte. Le récit de « 24 heures de la vie d’une femme » n’a pas faillit à cet engouement. Le destin de cette femme perdue, déboussolée par la mort de son mari et de ce jeune homme emporté par la folie du jeu, à réveiller mes propres interrogations sur la vie et la mort, sur l’existence; mais aussi sur les dérèglements et autres faux semblant qui peuvent nous atteindre et nous broyé et nous entraîner jusqu’à la perte de nous-mêmes.

Deux axes donc ont guidé mon travail de metteur en scène. Premièrement, celui du temps passé et qui ramène à ce que nous sommes où avons été : ce regret, cette nostalgie de l’enfance, de la jeunesse, du temps qui passe et qui met chère… Deuxième axe, celui de la perte de soi parfois par des rencontres malfaisante où heureuse. Les coups et les blessures qui sont autant de chemins empreintés dans le parcours de notre vie. Comment mi suis-je pris pour le premier axe. Il m’a semblé que le choix de deux femmes à deux âges différents et s’alternant dans le récit était un bon choix pour donner la notion du temps. La voix du passé et la voix du présent se confondant. Deuxième axe un travail de son accompagnant une scénographie précise, des mouvements circulaire qu’exécutent les personnages pour exprimer la rotation de la roulette… un rapport de gestuelle proche qu’exprime les deux comédiennes. Tout cela sous le regard bien vaillant du comédien narrateur.

Joseph Morana