Mélissa Von Vépy a une idée fixe: s’envoler. En effet, cette jeune circassienne défie les lois de la gravité dans ses spectacles hauts perchés. Après (entre autres) Une jambe n’est pas une aile et I look up, I look down, elle poursuit son exploration des multiples possibles offerts par la dimension aérienne. VieLLeicht (« peut-être » ou  « très léger » en allemand) lui a été inspiré par la fascination d’un danseur d’opéra pour la gestuelle des marionnettes. Leur mouvement mécanique, entièrement dénué de gravité physique et d’états d’âme, semble être à la source de leur grâce infinie. Mélissa Von Vépy incarne ainsi un pantin vivant, son corps relié à des fils sans fins, dont on ne sait ce qui est au bout - ou qui est au bout. Marionnette bien humaine, elle joue de sa servitude volontaire, se laissant diriger ou entrant en résistance. Elle se débat pour se hisser, se soulever, provoquant une inversion des charges – la recherche l’apesanteur en somme. Dans une danse céleste tour à tour fluide ou désarticulée, elle conquiert l’harmonie avec ces liens à la fois astreignants et nourriciers. Une performance physique et poétique remarquable, un rêve icarien.