"Mon corps est une décharge. Un sac de viande, qui sent l'ordure. Mais il paraît que j'ai de beaux yeux. Je ne mets pas plusieurs couches de vêtements sur mes yeux. Mon regard, je le plante dans celui des gens.
Je les regarde bien en face. Je vous regarde : mes yeux sombres, je les porte au-devant de vous. Je suis comme vous me voyez. Il m'importe peu que vous m'appréciiez ou non. Je ne cherche pas votre tendresse. Je ne cherche pas votre compassion.
Si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus. Si vous m'aimez, je m'en fous. Je fais ce que je veux. Je suis libre. Vous aussi : venez avec moi.
Ma salive, c'est du miel ou du venin, comme vous voulez. Je crache sur la vie. Je crache sur la mort.
Je m'appelle Katie Olson. "

"Mon sexe me démange. J'ai le poil dru, un peu collé à l'entrée de la vulve. J'y passe souvent le doigt, pour sentir mon odeur. Ca me rassure. Mon sexe ne me sert qu'à uriner. Hormis mon père, personne ne l'a jamais visité."

"Je suis une femme. Ni belle ni laide. J'ai trente ans, quarante ans, cinquante ans. Je ne me lave jamais.
Je vis dans la crasse. Depuis que j'ai quatorze ans, je brûle. Le feu me ronge de l'intérieur. Alors ce feu, je le prends et je m'en sers pour nettoyer le monde. Je ne peux pas m'en empêcher, je brûle. C'est maladif. Je suis pyromane. Je ne parle pas.
Mon langage à moi, c'est le feu. Et depuis que je suis gamine, j'ai tout brûlé : des papiers, des broussailles.
Des voitures, des forêts. Le jour du grand incendie, j'ai brûlé des vies humaines. Et je vais devoir payer pour ça. Je vais devoir rendre justice avec mon âme. Car ici, la peine maximum, c'est la peine de mort. "