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Vesna

mise en scène Gilles Granouillet

: Note de mise en scène

La scénographie de Vesna est directement dérivée de l’idée que j’ai pu me faire de l’Ukraine lorsque j’y ai séjourné en 2006 pour y écrire le texte : celle d’un pays qui change de peau. Il est fréquent de trouver dans le pays des salles vieillottes où on imagine facilement un chanteur de seconde zone animer les thés dansant du dimanche après midi. Une réminiscence de l’époque soviétique. Le lieu de Vesna part de là. Mais c’est un lieu en pleine réfection, un lieu, un pays repeint. Une volonté parfois criarde d’effacer le passé. Le temps de la narration s’étale sur une vingtaine d’années, les lieux mis en jeu sont multiples. Impossible et sans doute pas souhaitable, au risque d’alourdir le propos, de coller d’une façon réaliste au récit. Nous nous tiendrons à un lieu unique que viendra infléchir au gré des différents moments du spectacle des projections vidéo qui changeront l’atmosphère de la scène. La vidéo sera donc plus utilisée comme une palette de couleurs que comme un outil de narration. Nous nous tiendrons à un lieu unique marqué par deux orientations : un endroit en réfection et un lieu de représentation (dans l’esprit de cette ancienne salle de bal.) Ce dernier aspect reste en accord avec le texte. La pièce se raconte. Les protagonistes prennent en considération le public en s’adressant parfois directement à lui. Vesna dans son décor comme dans le texte regarde au delà du quatrième mur de la scène. Nous sommes au théâtre et nous ne feignons pas de ne pas y être.


Au fil du temps un homme, comme un pays, change de peau. Changer de peau peut vouloir dire changer d’habits car la collection de nos vieux habits devient un témoignage des évènements de notre vie, une trace tangible de notre passé intime. Sur scène, les vêtements des protagonistes peuplent l’espace. Une accumulation de suspensions qui pourront faire penser à une petite salle des pendus comme on en trouvait sur le chevalet des mines, marquent la mue de chacun tout au long de ces vingt ans. Ce qu’on est devenu et ce qu’on a été dans le même espace. Le passé et le présent d’un pays sur les murs, le passé et le présent des personnages dans les cintres.


Jusqu’à aujourd’hui j’ai été un metteur en scène peu sensible à la musique. Elle venait avant tout comme une respiration, une transition. Pour ce spectacle j’ai immédiatement imaginé une partition musicale qui serait au cœur de la création. Non pas comme un accompagnement à posteriori mais comme une recherche perpétuelle de jeu, de sens, entre musicien et comédiens. Vesna sera créée dans cet esprit, celui d’un théâtre sonore. Après beaucoup d’hésitations, j’ai fait le choix d’une ambiance électrifiée parce qu’elle me semble coller d’avantage à l’actualité du propos, parce qu’elle me semble être la seule à pouvoir mettre sous tension les enjeux de la pièce. Une chansonnette parcourt le texte. Elle donne à Vesna, pièce de théâtre, un côté chanson pop, un côté refrain déglingué, un côté improvisé qui est celui que je compte donner au spectacle. Les guitares de Fred Damany seront à n’en pas douter mon plus sûr allié pour que cette heure et demi de théâtre garde la légèreté et la fausse facilité d’un air entendu à la radio. Il ne faut pas oublier que cette pièce est avant tout une histoire d’amour, une histoire qui dure vingt ans, il me fallait un peu plus de trois minutes pour la faire entendre !

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