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Vanakkam

mise en scène Mathieu Richelle

: Présentation

Vanakkam part d’un voyage, de l’expérience, physique, d’une autre culture. Vanakkam part de l’expérience intime d’une femme qui, avec ses moyens d’actrice, transforme cette expérience intime en un acte artistique :


Le projet : un corps comme une valise


Partir c’est quitter Partir c’est dire au revoir Partir c’est peut-être ne pas revenir Partir c’est être seul Partir c’est oublier Perdre Se perdre Abandonner S’abandonner Traverser Se laisser traverser C’est laisser Laisser ses chaussures devant la maison Laisser ses chaussures devant le temple Laisser ses questions devant la porte Laisser ses colères devant la porte Laisser ses idées devant la porte Laisser sa culture devant la porte Laisser ses idéaux devant la porte Laisser ses jugements devant la porte Laisser ses habitudes devant la porte C’est entrer pieds nus C’est entrer (…) (Extrait du spectacle)


Les événements du voyage dont s’inspire Vanakkam sont les suivants :
une femme, seule, dans le Sud de l’Inde pour la première fois de sa vie, participe à la vie d’une famille, puis d’un orphelinat, erre dans les villes, fait l’expérience d’un mariage, d’un deuil, et d’une rencontre amoureuse. Elle ne reçoit aucune explication. De retour en Belgique, elle apprend que le Tsunami a sévi dans la région qu’elle a quittée, et décide d’y retourner.
C’est le cadre. A l’intérieur de ce cadre, une transformation a lieu. Visible, irréversible.
Comment mettre en jeu une transformation ? Comment acter d’une expérience passée ?
Comment faire d’une parole intime un acte artistique ? Que devient un carnet de voyage, quand l’auteur est une actrice, que la page blanche est son propre corps et le carnet une scène ?
Il ne s’agit pas pour nous de raconter, mais de faire en sorte que l’essence de « ce qui a eu lieu », soit devant les spectateurs, chaque soir. Avec la conscience pour Béatrice Didier que la distance est ce qui sépare, mais également ce qui relie. Avec cette sensation que le corps est « comme une valise », que la vie est faite d’instants, et rien de plus et rien de moins. Que tout n’est que changement.


Entre théâtre et danse dans un espace sonore


Vanakkam amène le spectateur à côtoyer une actrice sur le plateau.
Une actrice qui explore physiquement les sensations de son voyage.
Avec des sons qu’elle a ramenés de là-bas.
Avec des voix et des gestes qui l’ont marquée.
Avec des mots, des phrases qui lui restent : en anglais, en français, en tamoul.
Avec des objets qui l’accompagnent ici : une balançoire, des craies, un penjabi, un bol tibétain, des cailloux…
Avec les traces de ce voyage sur son corps


C’est à partir de cette mémoire du corps qu’elle fait ressurgir les rencontres, les corps, les voix, les histoires entendues, les événements vécus, la découverte d’un autre rythme, d’une autre langue, d’un autre code de jeu, les émotions ressenties entre ici et là-bas, les questions qui lui ont été posées et se posent encore, transformant en profondeur sa perception du monde et sa manière d’envisager la création.
A partir de cette mémoire, dans le présent du plateau, elle emmène le spectateur dans un voyage.
Dans certaines séquences, le spectateur se retrouve face aux personnes rencontrées (l’actrice les « incarne », laisse le souvenir de leur présence envahir son corps et sa voix), dans d’autres c’est le mouvement, la danse, qui racontent l’état, le souvenir, les moments du voyage. Ce voyage devient voyage intérieur, qu’elle nous ouvre, toujours à partir d’un corps glissant du théâtre à la danse, des codes de jeu d’ici aux codes de jeu de là-bas.
Le son, partenaire de jeu (constitué principalement de voix off, d’ambiances sonores prises en Inde et de musiques de compositeurs influencés par la culture indienne tels que M. Feldman et G. Scelsi), fait voyager le spectateur entre « ici » et « ailleurs ». Il crée des espaces, du mouvement avec et autour de l’actrice. Le texte, tantôt une voix off intime, réflexive, tantôt dit en direct sur le plateau, fait voyager celui qui regarde entre l’espace intérieur et les espaces du dehors. Un voyage entre le présent du plateau et l’imaginaire de l’actrice, éveillant celui du spectateur, lui permettant de jouer, lui aussi, avec les différentes propositions.
Le spectateur n’assistera pas impliqué à une histoire racontée ou à un documentaire sur l’Inde mais sera témoin d’une multitude d’actions dont la parole n’est qu’un des aspects (à la fois matériau et outil) utilisés. C’est sa faculté d’imaginer qui sera mise en éveil plus que son « esprit rationnel ». Il lui sera proposé de percevoir, plutôt que d’analyser, de relier des éléments proposés, de prendre distance, de se rapprocher, de se composer son propre voyage au sein de la représentation.

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