Toute la pièce se déroule en une nuit. Wahab va à l'hôpital, voit sa mère mourir et revient.

Voilà ce qui arrive à Wahab mais ce qu'il nous raconte ne fait que prendre source dans cette nuit. L'auteur interroge notre réaction face à la mort, que l'on suppose souvent être lacrymale et expansive, quand l'arrêt cardiaque peut aussi être la fin d'un combat et par là celle de souffrances. En allant vers la fin de sa mère, le protagoniste marche au milieu du champ de bataille de l'agonie, où il y a la souffrance de celui qui meurt et celle de celui qui voit mourir et ne peut offrir que commisération. Il marche aussi à travers un monde qui continue de fonctionner; à travers une ville où l'on croise de la neige qui tombe, des gens qui travaillent et des décorations de noël.

Cette banalité, défigurée par les circonstances, se nimbe de poésie, de comique et d'épopée parfois, dans la perception de Wahab.

Wajdi Mouawad a écrit une histoire qui se raconte elle-même.
On y parle de ce que l'on vit quand on voit une mort et comment cela nous apprend à vivre. On y parle de ce que l'enfance a à nous donner et de ce que nous avons tous à résoudre face à ce que nous étions.
Wahab sait quelle histoire il raconte mais il ne la "connaît" pas. Comme un tableau, elle est en face de lui, il la peint et les coups de pinceaux, les esquisses et les repentirs nous sont montrés. Cette histoire se termine par une toile blanche.

Une autre histoire commence.